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Par petitfilou dans Livres érotiques le 23 Juin 2011 à 11:07
Dimanche 31 Mars 2002, jour de Pâques !
C'est la fête annuelle, de l'Église chrétienne, commémorant la résurrection de Jésus Christ. Fêter ! N'est-ce pas célébrer ? Honorer, par une solennité religieuse ou civile, le souvenir d'une personne ou d'un événement, avec plus ou moins d'emphase, plus ou moins d'affection et de gravité ?
Bien étrange cérémonie que l'acte élucubratoire du Concile de Nicée, tenu l'an 325, fixant Pâques au premier dimanche après la pleine lune qui à lieu soit le 21 Mars, jour de l'équinoxe de printemps, soit aussitôt après cette date, Pâques oscillant, alors, entre le 22 Mars et le 25 Avril. Le Fils de Dieu aurait-il été ramené, de la mort à la vie, un jour baladeur dans le calendrier ? Ou serait-il revenu, de la mort à la vie, à une date inconnue d'un temps printanier ? Qu'ainsi la Semaine, dite Sainte, débute toujours un jeudi et s'achève, obligatoirement, le lundi suivant ?
Que les adeptes d'une religion sont crédules, - en d'autres lieux les sectes étant combattues -, et ce d'autant que la sanctification pascale influe négativement sur d'autres formes extérieures et régulières d'un culte, d'un événement de la vie sociale, les Rameaux, l'Ascension, la Pentecôte, la Trinité et la Fête Dieu !
Comment ne point croire, alors, que ces grandiloquentes manifestations festives ne sont que des témoignages de politesse excessive, que des marques cérémonielles compassées !
« A beau mentir qui vient de loin... » Que celui qui vient d'un pays lointain peut, sans crainte d'en être démenti, raconter des choses fausses !
Qu'ainsi, s'appuyant sur l'ancienneté de la Bible, le proverbe s'applique aisément aux religionistes et aux prélats controuvés de l'Église des Hommes: pour des raisons propres aux concepteurs des religions sectaires issues de la prédication du Christ et de ses apôtres, et aux théologiens consacrant leurs travaux à la personne et à l'œuvre du Messie oint, toutes choses contraires aux réalités des temps antiques, par souci unique d'annihiler les croyances polythéistes, dès le IV° siècle, auxquelles les campagnards, les paysans, les païens, les idolâtres, les impies, les mécréants, etc..., restèrent longtemps fidèles, les scientistes théocratiques et théorétique, déniant et outrageant la Vérité et la Foi, blasphémèrent, leur interdisant offices cultuels et dévotions, et imposèrent des commémorations comminatoires, irrémissibles pour les populations, autochtones, et dégénérescentes par la chrétienté, la célébration de la résurrection de Jésus, le Fils Dieu, étant par excellence, une fête païenne récupérée, insidieusement, sans agrément et sans esprit, par l'ensemble des religions étatiques fondées sur la personne et l'enseignement de l'envoyé, ou messager, « vox clamantis in deserto », de Dieu, celui dont le monde attend le salut et la providence, l'entité charnelle investie, électro-spirituellement, de l'action constante de la Sagesse et de l'Intelligence divine par laquelle l'Omnipotent, l'Omniscient, l'Omniprésent, l'Être Suprême, conduit toute chose. Pâques et le mythe du ressuscité... ! Dans la Mythologie égyptienne, Phœnix, l'oiseau fabuleux à qui la légende attribuait le pouvoir de renaître de ses propres cendres, devint le symbole de l'immortalité.
Dans l'Égypte ancienne, la mort et la résurrection d'Isoris, frère et époux d'Isis, firent, de lui, le type du Dieu Sauveur. Son culte, associé à celui d'Isis, se répandit dans le monde gréco-romain. Dans la croyance phrygienne, un peuple de la région Nord-Ouest de l'Asie Mineure, entre l'Égée et le Pont-Euxin, Attis, Dieu de la Végétation, était aimé de Cybèle, la Déesse de la Fertilité. Leur culte initiatique projetait la représentation symbolique du retour de la mort à la vie.
Au III° siècle avant l'Ère chrétienne, le mythe de la résurrection se propagea dans les civilisations hellènes et latino-helléniques. En cela, la passion et la Résurrection de Jésus ne serait-ce qu'un artifice littéraire, qu'une parabole largement commentée par des Évangélistes et non par des Apôtres, les quatre Évangiles et un somme d'autres et tenus comme apocryphes, éminemment reconnus étant écrits, trois entre l'an 70 et l'an 80, le quatrième après l'an 100, présentant un enseignement politique et social, d'autant qu'attachés aux Écritures bibliques, les juifs réclamèrent, us et coutumes de la Pâque, la libération de l'agitateur Barabbas à la place de Jésus, tous deux fils de Joseph le charpentier et de Marie, son épouse, nés, traditionnellement à Bethléem, un 4 Octobre de l'an moins trois,,, tous deux, l'un étant l'autre et n'en faisant qu'un et non deux. Et si telle était la Vérité historique ? Alors s'abattrait, sur toute la Chrétienté, l'Apocalypse.
Mais..., nous n'en sommes point là, la religion ayant tout cadenassé !
Il serait même de bon aloi que je me taise !
Tenant de tels propos, je serais vite fiché comme hérétique et, quelque part, faisant preuve de religiophobie, jugé comme extrémiste, coupable d'attenter à la démocratie cultuelle, à la théocratie ou à la démagogie doctrinaire de l'Église chrétienne, que celle-ci soit le christianisme ancien, le catholicisme romain, l'Église catholique romaine ou les Églises catholiques orientales; soit l'Orthodoxie ou le Christianisme orthodoxe, l'Église orthodoxe ou encore l'Église des sept conciles; soit le le christianisme oriental, les Églises des trois conciles ou les Églises des deux conciles ; soit le protestantisme né de la Réforme du XVI° siècle ou les Églises luthériennes; soit de Communion anglicane, les Églises évangéliques ou les Églises réformées; ou soit les Églises et mouvements nés aux États-Unis au XIX° siècle qui ne sont pas considérés comme chrétiens par le Conseil œcuménique des Églises, les Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, organisée par Joseph Smith en 1830, la Science chrétienne, le mouvement apostolique dont l'Église catholique apostolique, l'Église néo-aposto-lique, l'Union des communautés apostoliques ou les Témoins de Jéhovah sous l'impulsion de Charles Taze Russell à la fin du XIXe siècle...
Je serais accusé d'être, en quelque sorte, allergique à l'Église, non à celle de Dieu mais à celle des Hommes, à tout ce qu'elle représente, une église sans « E » majuscule, et surtout à ceux qui la représentent, de faux apôtres, de faux prophètes et surtout de faux prédicateurs.
Hérétique, je serai passible de la confiscation des biens, de l'arrestation et de la condamnation au bûcher, si je n'abjurais pas. Et si j'avais des complices, eux n'auraient que des peines spirituelles, telle l'excommunication, à moins qu'un pape, comme en son temps Innocent III, n'étende la clause à la confiscation de biens aux complices d'hérésie car, ne faut-il pas, à tout prix, rétablir l'autorité tant spirituelle que temporelle de l'église romaine, l'Église de Dieu, elle, n'ayant pas à souffrir de blasphèmes étant source de Vie et de Sagesse.
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Aujourd'hui, en ce dimanche festif, un jour comme les autres, sans éclat particulier, sans connotation connexe spéciale, je croise, seul dans mon véhicule automobile, quelque part, en terres andorranes.
Parti de Le Soler, mon village, - jadis siège de la première vicomté de Roussillon et dernier bastion fortifié s'opposant, avec moultes difficultés, aux velléités guerrières du Vicomte de Castelnou, de nos jours une simple banlieue de la fidélissime Ville de Perpignan par la volonté première de ses édiles pleutres politiciens, sans brillance -, au petit matin, j'ai remonté la Vallée de la Têt. Devant moi, franchissant le Col de la Perche et, à sa suite, le Col Rigat, « meïtat de France, meïtat d'Espanya », - « moitié de France, moitié d'Espagne » -, par un inique Traité des Pyrénées signé un jour de Novembre 1659 et ses conventions de Céret, Mai 1660, et de Llivia, Novembre 1660, disgracieusement partagée et sauvagement mutilée, s'est ouverte la Cerdagne.
Goûtant à ses merveilleux paysages, je l'ai traversée, à pas comptés, avant de m'engager dans le couloir glaciaire du Carol et, par delà le Col de Puymorens, fondre sur le Pas de la Case et pénétrer, toutes formalités remplies, en Andorre, la fille aînée de Charlemagne qui l'avait délivrée des Arabes.
A mon départ, avant le chant du coq, le jour ne s'est pas encore levé. Dans la nuit s'égrainent les chapelets de lumières, blanches et jaunes, des villages traversés ou longés, la voie sur berge les évitant pour majorité.
Sur ce parcours obligé pour accéder en Andorre, je connais chacun d'eux par son nom toponymique, pour certains un peu de leur histoire et, pour d'autres, seulement quelques points de vues harmoniques, pittoresques ou remarquables, des monuments civils, militaires ou cultuels, mémorables, exceptionnels ou insignes, et des églises romanes ou baroques, à visiter, des ruelles étroites et des maisons, aux murs décrépis, qui ont vu naître et, ou, qui ont hébergé des personnages reconnus, des personnalités ou des êtres probes, dignes, et, épars dans la campagne, des lieux de vie disparus, épierrés ou ruinés, remémorant le Moyen-Âge, l'Antiquité, le Proto et la Pré-histoire, des communautés d'âmes et des sites s'inscrivant, en lettres d'or et de sang, quatre « pals », - « quatre barres » -, d'Arria, de Wifred « el Pelut », - « le poilu » -, blason, sur le fronton de l'Histoire des Comtats, terres de Roussillon, de Vallespir, de Conflent, de Capcir, de Cerdagne, de Val de Ribes et de Baridà, que de piètres polichinelles, d'inanes catalanistes décadents, ont pompeusement baptisé Catalogne Nord, entité territoriale n'ayant jamais, historiquement et politiquement, existé excepté dans leur esprit dissolu, voire licencieux.
Si j'avais eu la présence salutaire d'un esprit en éveil et la patience d'un sage d'attendre la venue de sa Majesté le Soleil, alors... le Canigou, maître de céans, qui se dresse sur l'horizon ou qui domine, là, tout proche, remplirait, de son ombre, la Vallée de la Têt, une riche région. Cette vallée, comme sa sœur puinée, la Vallée du Tech, permet, aux influences méditerranéennes, de pénétrer à même le coeur mythique et sacré de la montagne souveraine. Elle est la route de Cerdagne, l'un de ces chemins immémoriaux, « Via Kerretania » en prolongement de la « Via Confluentana », ayant, en des temps révolus, relié les cités de Ruskinon, puis le Ruscino romain, - Château-Roussil-lon -, et d'Illibéris, - Elne -, à Bracchyle ou Kerra, capitale du peuple Kerre, Llivia Lybicae romaine, - Llivia -, qui franchissent les Pyrénées.
En elle, au IX° siècle, dans un petit village dont les maisons, depuis les ruines de son « castelle feodale », dévalent impétueusement la soulane parmi les blocs de granit et les genêts, Arria, - Ria -, est né un pays, terre de châteaux et d'abbayes, où s'enracine l'art roman. Ce moment fondamental, essentiel à l'entité catalane, où se construisit un territoire, est encore lisible dans l'âme des lieux-dits, des hameaux, des villages et des villes rurales jalonnant le fleuve côtier aux brutales variations de régime, des crues soudaines et redoutées tel « l'Aïguat d'Octobre 1940 », vrai cataclysme pluviaire, si meurtrier qu'il reste ancré dans la mémoire des roussillonnais.
Citer tous les joyaux dessinant encore, autour de l'église romane, le tracé rond de la cellera, une enceinte primitive où les paysans conservaient les récoltes, dans l'espace sacré, à l'abri des rapines des chevaliers, et s'étageant de part et d'autre de la Têt, depuis les jardins édéniques du Riberal jusqu'aux ombrées incisées de grands ravins et aux soulanes exceptionnellement ensoleillées et abritées, baignées d'une lumière dorée et marquetées de damiers de moissons, de prairies, et des ruisseaux et des torrents bordés de saules et d'aulnes, les citer tous, et pour chacun en décrire l'indispensable, les monuments, les œuvres d'art et les sites pittoresques, serait gageure.
Plus sereinement, je ne m'autorise qu'à n'émettre qu'une essaimée de pensées et qu'un ensemble de phénomènes cognitifs, affectifs et volontaires, objets de mes méditations et de mes réflexions sur le comportement controuvé, controversé et contre-typé, tenu par un homme peu recommandable, à l'encontre d'une femme banale, s'il doit en être, qui n'est peut être pas la quintescente femme aux mœurs légères, à la moralité dissolue, voire licencieuse, qu'il s'imagine rencontrer et, d'elle, en user pour sa propre satisfaction, sa propre délectation, sa propre jouissance et son propre plaisir égoïste. Aussi, je ne m'engagerai pas dans les pérégrinations, ni même dans les tribulations, d'un guide touristique. Peut être un jour, en des temps incertains inscrits sur le fronton de la Vérité et de la Foi, ni l'argent ni la gloire n'étant l'objet, en moi, d'idolâtrie, je me laisserai tenter par l'écriture d'un tel ouvrage.
Ce jourd'hui, comme l'on dit chez nous, « je monte en Andorre ! » Certes, n'ayant jamais le temps compté, affectionnant la marche, perpétuellement par monts et par vaux, parcourant la nature hospitalière, me ressourçant en elle, sillonnant les chemins et les sentes herbeuses, les longues randonnées ne me rebutant pas, j'aurais inclinaison à en effectuer le trajet, sac à dos, chaussures montantes avec semelles en relief aux pieds, fruits secs et barres énergétiques en poches, cartes et boussole à portée de main, sur plusieurs journées, hors les grands axes de circulation, mais, obligations s'imposant, c'est en voiture à moteur, char pollueur par excellence, et nul ne s'en désoblige, drogue moderniste, même pour effectuer quelques dizaines de mètres, - n'est-ce pas trop fatiguant de marcher ? -, que je me déplace.
Pourtant, ne tenant aucune faveur particulière pour les vitesses excessives, je ne dérogerai pas à mes habitudes, les folles courses et les dépassements à hauts risques, les abandonnant aux autres, je vais à un train de sénateur, dans le respect des vitesses autorisées, ne laissant rien échapper, à ma vue, n'enfreignant point le code de la route, des avantageuses merveilles que, gracieusement, et à profusion, nous offre la Province de Roussillon, n'hésitant jamais à me garer, sans entraver le trafic autoroutier, à admirer le site, le panorama, l'édifice ou le monument, toutes choses dignes d'intérêt, de considération et de respectabilité, et, un carnet de notes, toujours à mes côtés, à y porter un notule, une observation, un jugement, quelque fois agrémenté d'apostilles, ou la teneur d'une discussion avec un résident.
Je vais et je ne suis jamais pressé.
La vie n'est qu'un bref moment dans la durée et l'abréger se revêt d'inconscience, une insigne doléance à ne réserver, en exclusivité, qu'aux hommes, insipides animaux se voulant policés, soucieux de précipiter leur mort et celle de leur âme si, dans leur intolérance, dans leur décrépitude, ils n'entraînent d'autres âmes pures et candides.
Là, c'est l'éminence de Forçà Real, une élévation en forme de bastion avancé au-dessus de la plaine du Roussillon, sentinelle du Riberal flanquée d'une chapelle et d'une station de télécommunications.
Depuis son sommet se déroule un panorama grandiose embrassant les vastes étendues agricoles, damier de cultures maraîchères souligné de canaux d'irrigation ou bordé de rideaux d'arbres, en vallée de Têt, et de vignobles gardiens des versants, en vallée d'Agly; la côte du Cap Leucate au Cap Béar, immensité des plages de sable fin et blond, à l'ensoleillement exceptionnel, chapelet d'étangs, de marécages isolés de la mer par de minces cordons, et les stations balnéaires, de la côte vermeille, installées au fond de criques et de baies étroites, restant marquées par leur vocation antique de petites cités maritimes; les Albères, montagne complexe soumise aux influences d'un climat méditerranéen, paysages forestiers typiques, chênaies sempervirentes ou caducifoliées, hêtraies et pelouse; et le Canigou, mont révéré des catalans qui y viennent allumer, « aplec et trobada », en son sommet, le premier « dels focs de San Joan », dressant, au-dessus des vergers, sa cime enneigée et, par ses sommets hérissant son massif trapu projection de la Constellation de la Canicule, une constellation plus communément connue sous Constellation du Grand Chien, avec Sirius en tête de proue, l'étoile la plus brillante du ciel.
La route, même n'y paraissant pas, est en permanente déclivité ascendante, faux-plats succédant aux faux-plats, s'élevant vers les hautes montagnes érigées en toile de fond. Et, sans crier gare, voici le Col de Terranère !
Le Conflent s'ouvre, impérial, sur une vallée resserrée où la Têt a tracé son sillon aux tréfonds d'un univers de roches cristallines et métamorphiques, gneiss, micaschistes et schistes de l'ère pré-cambrienne.
C'est une région riche grâce à l'abondance des rivières et des torrents impétueux. Les cultures maraîchères et les vergers, pêches, nectarines et brugnons y bénéficiant des conditions idéales de sol et de climat; abricots prospérant en association au raisin; pommes et poires tapissant les fonds de vallées de moyenne montagne; prédominent. Et, aigle le surplombant, c'est Rodez. On dit qu'un navigateur célèbre y a poussé son premier cri, qu'en ses ruelles s'agrippant aux schistes noirs, il y a fait ses premiers pas, qu'un jour venu, faisant ses études en l'abbaye de Saint Michel de Cuixà, il y a pris, dans les pas des Borgia, la route de Gènes et, qu'un jour suivant, instruit des connaissances en navigation de l'un de ses compatriotes, proche voisin en résidence à Cosprons, en des temps anciens un hameau de Cotlliure, un Jean Cabot qu'anglicans voudraient né en Italie, avant lui, s'étant embarqué, un matin d'Avril, pour des terres lointaines, et des cartes Piris Reis muni, sous la bannière hispano-catholique, les Grandes Amériques, il a redécouvert. Il s'appelait Cristobal Colon.
Mais Rodez, aujourd'hui, n'est qu'un village en sursis, le premier de tous les villages du Riberal à subir, frontalement, l'onde de choc. D'éminents scientifiques, à solde des politiques départementaux, face à lui, ont osé permettre la construction d'un barrage qui, géologiquement, est une aberration, le tablier de béton s'érigeant fièrement, outrageant, à la verticale d'une fosse tectonique active, la faille dextrogyre de la Têt, faille, elle-même zébrée, en diagonale, par la non moins active faille de Mantet L'idée de la retenue de Vinça était louable car destinée à favoriser l'irrigation, la régulation des crues automnales ou printanières, et la constitution d'une réserve d'eau potable, mais folle en sa conception.
Ne s'était-on pas rappelé, les ingénieurs et les architectes n'auraient-ils pas compulsé les annales sismiques, le mémorable tremblement de terre de l'an 1428, avec son épicentre déterminé sur Campredon-Olot, si destructeur, rayant de la carte de nombreuses communautés villageoises des Comtats et de Catalogne, et, un séisme d'ampleur régionale, si dévastateur ? Qu'en serait-il si de nouvelles secousses, d'intensité égale, se produisaient, ce qui n'est pas chose improbable, les Pyrénées se situant à la conjoncture de deux plaques tectoniques, la plaque lusitano-hispano-aquitano-provençalo-italo-maghrébine et la plaque eurasienne, en opposition ?
La Science à ses lois, l'Homme des devoirs mais la Terre, elle, à ses droits ! Pour s'en défendre, les concepteurs, feignant d'ignorer la vérité, tireront, à eux, les paravents. Il sera, alors trop tard, la mort aveugle aura frappé des innocents lamentablement trompés et abusés, des innocents fauchés, sans rémission, dans leur espérance de vie, des innocents qui ne pourront plus rien dire, n'étant plus. Mais..., et il ne faut surtout pas l'ébruiter, aucune étude géologique n'avait été diligentée.
Troublant sa quiétude et sa douce somnolence, l'ayant abordé par surprise, mais aurais-je dû le prévenir de mon passage, j'investis, sans autre forme de procès que d'en effectuer sa traversée rectiligne, Marquixanes. Ramassé sur la griffe pentue la plus septentrionale du massif canigonencq, c'est un castrum flanqué d'un barri d'avall, - un quartier construit en dehors des remparts en aval du bourg -, un bourg fortifié. Ses remparts, admirablement conservés, portent les marques indélébiles du monde féodal. Seule, une aile du château seigneurial, non encore urbanisée, est en état de ruines. L'agglomération se resserre, dans un déambule de rues étroites, autour de son église Sainte Eulalie au clocher couronné d'harmoniques tourelles décoratives, présentant l'un des plus beaux, s'il n'est le plus beau, ensembles de retables du XVII° et XVIII° siècles du département des Pyrénées Orientales. Et, lui faisant de trois quart face, à tramontane, harponné à un versant rocheux, le village d'Eus, dans la grandiloquence d'un décor aride et âpre, exponentiellement de type méditerranéen, offre, aux regards émerveillés, une vue de carte postale.
Le village est étagé, à flanc d'un éperon granitique, et les maisons dévalent de la soulane entre des rocs de granits, genêts à balais, cistes et agaves. Et, se dressant, impérieuse, l'église, vaisseau monumental, véritable cathédrale en réduction, veille sur la communauté à demi endormie, sous un soleil frappant de mille feux, et sur la petite chapelle romane, Saint julien, nichée au fond de la vallée, gardienne millénaire du minuscule cimetière y attenant.
Les plus courageux y porteront leurs pas, s'échinant à gravir les raidillons et, parvenus au point sommital, ils déambuleront, à travers les ruines d'une cité médiévale, admirant, par les brèches ajourant les murailles, les délicates échappées sur le placide et imposant Canigou, des ans , le berger, et sur la plaine effilée, du Bas-Conflent, brodée de vergers. Les accrocs de l'automobile , les partisans du moindre effort, eux, se pourfendront, avec la volonté opiniâtre de garer leur carrosse adulé, au plus près du monument cultuel. Mais, s'il leur prend l'inconsciente folie de s'aventurer, ne serait-ce même que quelques enjambées, dans les dédales des ruelles sillonnant le village, peine leur sera, alors, de les remonter. Ils se sentiront trahis, trompés et abusés, tant bien plus ils pesteront, argumentant, misérables accusations, contre l'intolérance des lieux.
Passé Prades, déjà se profile, à l'horizon, la masse rousse et trapue de Fort Libéria, véritable cerbère planté en surplomb du confluent de la Têt et du Cady. Nostalgique d'un passé révolu, depuis 1920 exsangue de toute garnison, il veille, imperturbable, sur une voie de passage obligé mais, les seules invasions, se déversant, à flots répétés, sur la Province de Roussillon, ne sont qu'épisodiques, saisonnières, ruées hivernales, destination l'or blanc de Cerdagne et de Capcir, transhumance estivale, direction le Pas de la Case, provisions de cigarettes et d'alcools, ou quête d'une hypothétique fraîcheur.
Ce ne sont plus des convois militaires qui vrombissent, qui labourent l'asphalte, mais des cohortes de voitures, de camions et d'autocars qui montent à l'assaut des hautes terres, dès le vendredi, à la sortie des bureaux, et le dimanche soir, tous feux de croisement allumés, pare-chocs contre pare-chocs réintégrant leurs quartiers de semaine ou sur-peuplant les plages de la Côte Radieuse. En ses murs, rôdent encore les fantômes des femmes, complices de la Brinvilliers, inculpées dans l'Affaire des Poisons, dans une geôle humide et insalubre, y furent incarcérées. Des huit qu'elles étaient, en 1689, elles ne restent que deux en 1706, l'une, la Guesdon, mourut en 1717, l'autre, la Chapelin, rendit l'âme en 1724, après quarante année de détention.
Cette forteresse domine, au Nord, Villefranche de Conflent. Adaptée au relief montagneux et comportant trois paliers, elle fut construite, sous Vauban, en 1681. On y accède, depuis la ville, par un escalier souterrain, d'un millier de marches environ, et l'emprunter appert, alliant audace et hardiesse, d'un engagement commando déraisonnable dans une expédition satisfactoire, les plus sages se satisfaisant d'une montée, les orteils en éventail, par le truchement d'un service-navette astucieusement instauré. Son enceinte, n'ayant jamais subi d'assaut, est intacte et une somptueuse balustrade, en fer forgé, toute d'éclat et de beauté, accompagne le chemin de ronde.
En mémoire à une antique église pré-romane, Saint Estève de Campelles, dont il ne subsiste que ruines tout au sommet de la montagne adjacente, le fort est doté d'une chapelle, frustre comme tout espace cultuel incis dans une place militaire, au décor sobre et au mobilier modeste, dédiée à Saint Étienne. Le visiteur peut y admirer une statue rustique du XV° siècle, en bois doré, de son Saint Patron lequel porte, sur sa tête, les pierres de sa lapidation, un missel avec une belle reliure en peau, à fermaux de cuivre, imprimé en 1799 à Madrid, et un petit Christ en étain, sur croix de bois, du XVII° siècle.
Derrière moi, s'inscrivant dans le cadre du rétroviseur, tout au fond, au-dessus des terres, dans le lointain inaccessible, point ixe sur l'espace intersidéral, le disque solaire, drapé de sa toge rougeoyante, s'arrache aux flots dolents de la Mer Méditerranée. Bien que ce ne soit point Sodome ni Gomorrhe, cités maudites, par la transgression de ses âmes, je n'aurai pas la tentation qui poussa la femme de Lot, fuyant la fureur atomique, de regarder derrière elle, de derrière son époux.
Pourtant des avertissements lui avaient été dispensés, et la sentence de mort prescrite, par les hommes avisés et sages. Rien n'y avait fait, elle s'était prise de désobéissance. La sanction tomba, irrémissible. Aussi, je ne serai pas transformé en statue de sel.
Le ciel lève son voile de semi-obscurité et des nuages, effilochés, parés d'oranger, sont suspendus à la voûte céleste. La nature, engourdie par les derniers frimas de l'hiver, bercée par une brise printanière, s'éveille, frissonnante. Le jour naissant, arrivant sur Villefranche, c'est l'heure choisie, n'ayant pas de temps compté, pas de travail à rendre, pour m'accorder quelques moments de pause. Une tasse de café et des croissants seront les bienvenus d'autant qu'un limonadier, passée la Porte de France, installe des tables, des chaises et des parasols, en terrasse.
La vie ne vaut-elle pas d'être vécue à pas mesurés ? Le temps, lui n'est pas pressé, seul, l'homme l'est. Et notre existence est si courte... !
Pourquoi ne laisserions-nous pas le temps au temps latent, le temps suspendu n'ayant ni maître ni servitude, ni pouvoir ni devoirs, le temps porteur d'espérance pour les êtres qui savent attendre, venant à son temps ? Qu'y gagnerons-nous, de plus, notre chandelle se consumant trop vite sur le fronton de notre demain, à précipiter les choses, à provoquer l'impossible, à nous pervertir, vouant religion à l'argent et au profit ?
Nous ne sommes que des âmes mortelles, saucissonnées dans des enveloppes charnelles, sans avenir de résurrection, d'Ève première femme, notre seul héritage. Et, bientôt, à l'état de cadavre, la putréfaction engagée, nous abandonnerons tout, sur terre, que nous soyons riche ou pauvre, intelligent ou analphabète, tout revenant à la glèbe dans laquelle notre corps, au matin de notre premier cri, nous avons été modelés à l'image, à la ressemblance, tout en lui conforme, d'un Âtre Électro-Spirituel Suprême, Source de Toutes Choses, l'Éternel Omnipotent, Omniscient, Omniprésent dans la réalisation de nos actes et de nos œuvres vertueux mais absents de nos coupables transgressions.
Tout à l'heure, l'esprit reposé, les idées claires, je reprendrai la route. Je suivrai le serpent d'asphalte et je me hisserai vers la Cerdagne.
Je suis à Villefranche de Conflent et je goûte à la quiétude d'un lieu chargé d'histoire, véritable musée patrimonial gardant, jalousement, en ses murs, un condensé de l'Histoire des Comtats.
C'est le 9 Avril 1092 que Guillem Ramon, dixième comte de Cerdagne, a octroyé, à un site où il ne résidait que cinq habitants, la Charte de Fondation de Ville Franche, probablement pour barrer l'accès des hautes et riches terres cerdanes, aux invasions Maures toujours redoutées, ou pour grouper, en un seul lieu proche de la résidence comtale de Cornellà, les services administratifs, cette nouvelle ville supplantant Joch, devant le siège de la Vicomté de Conflent.
Aux habitants de la communauté, présents et futurs, il était accordé l'exemption des servitudes. De plus, l'établissement d'un marché, la foire de la Saint Luc se perpétuant depuis 1303, témoignage de l'activité économique de la ville, très importante et florissante, teinturerie et commerce de draps, entre autres, au Moyen-Âge, devait faire, de cette capitale, le seul centre commercial de la région.
Les premières constructions qui furent érigées sur la Ville Franche, de toute évidence, furent celles de l'enceinte et de l'église, deux conditions sine qua-non, conférées à la cité féodale: D'une part, et par sa position géographique exceptionnelle, elle se devait de posséder une ligne de remparts invulnérables, se voulant être « caput i clavis », la tête et la clef du Conflent; d'autre part, il ne pouvait pas exister de communautés d'âmes, cela aurait été parjure, sans lieu de culte chrétien, le catholicisme étant la religion obligée, une religion d'État asservissant les hommes car ceux qui ne se pliaient pas aux commandements des prélats en subissaient sentence, rejetés et traités en parias pour les uns, et, alors soumis aux préjudices et aux exactions, excommuniés pour les autres, toutes peines capitales, et pire, encore.
N'avait-il pas été décrété, par un ordre royal, « La Croisade des Albigeois » à l'encontre des Cathares; « l'Extermination des Hérétiques » Vaudois et Hussites; « les Guerres de Religion », avec, pour ennemis, les Protestants; « l'Inquisition »; « le Massacre de la Saint Barthélemy »; etc... ? Et, en nos temps modernes, au XXI° siècle, tous les peuples s'avouant policés, l'Islam ne prône-t-il pas, par la parole de ses Intégristes, faux prophètes, faux théologiens et faux prédicateurs, armant la jeunesse crédule, formant des terroristes, leur promettant le Paradis , « la Guerre Sainte ?... » Et, durant tout le Moyen-Âge, l'Église Romaine, clé de voûte de la société médiévale, était une institution incontournable.
Bien qu'il existât des Rois et une noblesse seigneuriale, l'ampleur et le poids de son emprise idéologique, morale, temporelle et autoritaire faisait qu'elle détenait tous les pouvoirs et toutes les richesses car elle était, l'étant toujours, tout comme le sont les autres associations cultuelles, monothéistes ou polythéistes, ses consœurs, l'église des hommes et non celle de Dieu, de l'Intelligence et de la Sagesse. J'ai occulté, volontairement, la visite de Villefranche. Il y a temps à dire, tant à écrire, tant de documents à compulser, à décrypter et à transcrire, tant de maisons à visiter, tant de sites aux entours à prospecter, à fouiller et à cadastrer, et tant de cavernes et de grottes à explorer, que quelques minutes de repos ne peuvent pas suffire, pour tout voir, des jours, des semaines étant nécessaires pour n'y rien oublier.
Ne dit-on pas que la cité médiévale, capitale historique du Conflent, bastionnée par Vauban, au XVIII° siècle, ayant subi des aménagements et des remaniements architecturaux civils, religieux et militaires jusque sous Napoléon III, par excellence, est une ville-musée, toute de marbre rose et blanc, noirci par l'humidité ou bien doré par le soleil, bâtie ? Il n'y a pas un seul édifice, hors de son faubourg, qui ne puisse présenter, extérieurement comme intérieurement, une façade, un mâchicoulis, une porte, une fenêtre, une cave, un escalier ou même un évier possédant quelque intérêt patrimonial, quand ce n'est pas la bâtisse elle-même.
Je me suis seulement satisfait de faire quelques pas dans la rue Saint Jean. Cette rue est pérennisée par une statue en bois, toute de douceur taillée, de l'apôtre Jean, le Baptiste, datée du XIV° siècle. Le Saint est représenté, en pied, tenant le calice qui devait l'empoisonner s'il n'y avait eu un miracle le sauvant d'une mort certaine. Et, quelques pas plus loin..., la maison des Llar. Là, c'est une autre histoire, toute différente de celle que l'académicien Louis Bertrand, dans son roman, « L'Infante », a consacré à la conspiration ourdie, en l'an 1673, par les partisans du Roi d'Espagne, pour libérer le Roussillon tenu sous le joug du Royaume de France, un roman dans lequel l'auteur à voulu rendre Inès de Llar, son héroïne, sympathique alors qu'elle s'était commise, par amour pour Monsieur de Parlan, commandant de la ville, en trahison envers sa famille et son pays.
J'ai repris la route et je ne peux m'empêcher, quittant le défilé de Villefranche, de me remémorer un extrait du rapport, rédigé par Vauban, lors de sa tournée de 1679, concernant la cité : « Une petite villotte qui ne peut contenir quelques 120 feux, fort serrée et environnée de très grandes montagnes, à demi escarpées, qui la pressent si près que, de la plus éloignée, l'on y pourrait jeter des pierres avec une fronde. Leur sommet est fort élevé et leur ventre si gros que, du sommet, elles ne peuvent faire de mal à la place. Mais il y a plusieurs petites pointes et avancées de rochers, à mi-côté, qui sont autant de logements à miquelets d'où l'on peut canarder à coups de fusil tout ce qui paraîtrait dans ses rues, de la sorte, il n'en faudrait pas davantage pour l'obliger à se rendre s'ils étaient bien occupés, jamais place ne pouvant être plus commandée qu'elle ne l'est, ni de plus d'endroits, ce qui n'est pas si incorrigible qu'on se le pourrait imaginer. » Et tant bien même un extrait des mémoires de Bussy- Rabutin, officier qui prit part au siège de la ville, l'an 1654 : « La situation de Villefranche est si extraordinaire qu'il me paraît curieux de la décrire. Ce sont deux rangs de maisons qui font une rue de trois cent pas de long. A droite et gauche, il y a deux montagnes, si près l'une de l'autre, qu'il n'y a que la rivière de la Têt qui passe comme un torrent, au pied de la muraille, d'un côté; et de l'autre, il n'y a qu'un chemin à passer une petite charrette entre montagne et un fossé fort étroit. Ces deux montagnes ne sont que des rochers escarpés et elles sont si hautes que l'on n'y peut voir, du bas, les hommes qui sont au-dessus. »
Je suis entré de plein pied dans le Haut Conflent. La vallée se referme, en entonnoir, se resserrant entre les versants montagneux abrupts, offrant, aux regards émerveillés, des paysages de caractère. Les hameaux, aux toits d'ardoise et de schiste noir, s'étagent en terrasses. La vigne, les oliviers et les agaves disparaissent. La route sinueuse, s'étire, à flanc de rocher, en surplomb de la Têt. Elle va, graduellement, s'échinant de graus en graus, - de degrés en degrés -, de défilés en défilés, dans une végétation arbustive de moins en moins dense, plus elle s'élève, laissant apercevoir, sur le versant opposé, le tracé de la voie ferrée, à écartement métrique et à alimentation électrique par troisième rail, du Train Jaune, le petit canari, doté, à la bonne saison, de voitures panoramiques, découvertes, couramment appelées « barques » ou « baignoires », originalité de la ligne de Cerdagne reliant Villefranche de Conflent à la gare internationale de Latour-de-Carol- Enveitg, un périple de soixante trois kilomètres effectué en un temps record, pour le plaisir des yeux, de deux heures trente minutes, à une vitesse de sénateur.
Cette ligne de chemin de fer est, à plus d'un titre, l'une des plus intéressantes du réseau ferroviaire français, voire européen. Remontant la Vallée de la Têt, s'élevant, progressivement, malgré de fortes rampes jalonnant son parcours, de façon constante, entre de hauts sommets découpés, par rapport au lit de la rivière qui devient de plus en plus étroit, une rivière qu'elle franchit, à diverses reprises, grâce à des ouvrages d'art uniques, en notre pays, notamment le Pont Séjourné et le Pont Gisclard. Elle débouche, au Col de la Perche, sur le panorama de la Cerdagne qui s'élargit à perte de vue.
Et je vais, au rythme du Train Jaune, admirant un paysage évolutif, perpétuellement renouvelé, qui se déroule au gré des méandres du serpent asphalté. Au passage, je salue Olette, un village rue dont les maisons à trois ou quatre étages, adossées contre le rocher, ayant déjà des toits d'ardoise, composent un site pittoresque et séduisant.
Tout en contre bas, se dresse, tutoyant les velléités du fleuve aux colères brutales, fière et orgueilleuse, une gare dont le seul honneur qui lui soit rendu, elle qui, par la Convention des Bouillouses, de l'an 1883, devait être le terminus de la ligne venant de Perpignan mais, aléas du temps et de la politique, supplantée par Villefranche de Conflent, est le fait de ne se prévaloir que du titre de gare intermédiaire, une gloire fugace ne se calculant qu'en brèves minutes, guère plus de cinq, le temps nécessaire au croisement de deux rames.
Encore quelques hectomètres..., les montagnes se resserrent comme les mâchoires d'un étau démoniaque, et s'ouvre, brutalement, l'univers consensuel, cultuel et féerique des légendes. La terre déverse ses larmes chaudes et ses pleurs ininterrompus d'eaux sulfureuses.
Majestueux, monumental arc de triomphe de la Vallée d'Engara, se présente le défilé des Graus. La route nationale n'a pas franchi, sans quelques difficultés, ce fantastique goulet. Les services de l'équipement se refusant à emprunter l'antique voie pierrée qui s'élevait, passant au-dessus de Canaveilles, et redescendant, ensuite, dans la vallée, par des gradins formant un espèce d'escalier, en zig-zag, percèrent un tunnel, le seul existant sur cet axe routier.
Si l'on possède une âme portée sur l'histoire, ou bercée par les effluves de la religion, ou une âme gourmande de réminiscences du passé, alors, après avoir garé la voiture, à la sortie du virage, quelques mètres en avant de l'ouvrage d'art, sur un terre plein, il suffit de faire quelques pas de par le chemin qui dévale l'a-pic. On aperçoit, dans les tréfonds des entrailles schisteuses, blotti entre deux murailles abruptes, les constructions de l'ancien établissement thermal des « Graus de Canaveilles » que l'on surplombe de façon impressionnante. Autrefois sa renommée était si prisée, fréquenté pour les qualités exceptionnelles de ses eaux, cet établissement était, il y a quelques années encore, un relais gastronomique fort couru par les fins gourmets.
C'était dans ce défilé qu'était construite l'abbaye de Sant Andreu d'Eixalada qui, fondée en l'an 840, sous Charles II le Chauve, fut détruite, en l'an 878, par une terrible inondation. Les eaux de la Têt, dans ce couloir extrême, s'élevèrent à des hauteurs prodigieuses, une crue séculaire dont la rivière sait souvent se prévaloir, la dernière, « l'Aiguat de 1940 », restant toujours dans la mémoire vivante des roussillonnais.
Ces inondations périodiques, une par siècle, peuvent devenir catastrophiques et meurtrières lorsque s'y mêlent des poussées d'eaux et de gaz sulfureux, venues des profondeurs de l'écorce terrestre, résurgeant par le treillis ténu des failles géologiques, des failles zébrant, de toutes parts, les terres conflentoises, - Mantet, Llech, Taurinya... -. C'est ce qui s'est produit en Octobre 1940 et, très probablement, en Octobre 878. Un véritable fleuve thermal alimente 20 sources principales à Amélie les Bains, 2 à la Preste, 12 à Molitg les Bains, 12 principales à Vernet les Bains, 42 à Thués les Bains, 10 à Canaveilles, 10 aux Escaldes, celles de la Fou, en Fenouillèdes, de Carcanières, d'Escouloubre, d'Usson et de Rennes le Bains, de Saint Thomas et de Nossa, sans compter les source de Nyers, d'Entrevalls, de Prats Balaguer, d'Aiguatébia, de Llo, d'Estavar, de Llivia et de Dorres, et de Réal en Capcir, et autres, non recensées, qui coulent dans la nature sans être exploitées.
Ce qui représente, pour les seules stations d'Amélie les Bains, de la Preste, de Vernet les Bains, de Molitg les Bains, de Thués les Bains et des Escaldes, un débit journalier de près de 70.000 hectolitres/jour.
En 878, tout fut emporté et, du monastère, il ne resta que quelques pans de murs qui s'écroulèrent et disparurent, à tel point qu'il est difficile de savoir exactement où était bâtie la mythique abbaye reconstruite, par le moines survivants, à Saint Michel de Cuixà, dans les hauts de Codalet, dès le X° siècle.
Comme un géant sorti de l'ombre, se dresse, devant moi, l'architecture racée du Pont Séjourné, un viaduc élégant et robuste, - dédié à son concepteur -, à cheval sur une seule arche tel un portail de cathédrale, plus majestueux qu'un arc de triomphe. Il est, plus que tous les autres ouvrages d'art agrémentant la ligne de Cerdagne, le symbole de l'axe ferroviaire reliant Villefranche de Conflent à Latour de Carol-Enveitg, sans doute par le fait de son emplacement unique dans un site grandiose, une perle nichée au pieds de colosses impassibles, aux patronymes mythologiques, - Els Gigants, L'Infern, Las Estelles, etc... -, des pics dressés vers les limbes célestes, chargés de légendes, de mysticisme et de religiosité.
C'est un pont à deux étages, tout en pierre de taille, le premier enjambant le lit de la Têt, en la partie la plus profonde et la plus étroite du défilé, le deuxième assurant le franchissement de la vallée. Si l'œil émerveillé du promeneur, du photographe ou de l'autochtone à la chance insigne d'y voir circuler une rame du Train Jaune s'éreintant sur une rampe à pourcentage constant, le spectacle, sujet enchanteur du cartophile, est particulièrement pittoresque. L'ouvrage d'art constitue un ensemble original et séduisant de par sa conception, d'un style nouveau aux prémices du XX° siècle, date de sa construction, alliant, dans un élancé aérien que chacun se plaira à apprécier, robustesse et équilibre.
Déjà s'efface, à mon regard, l'enfilade des arcs plein cintre du deuxième niveau du viaduc posés sur la clef de voûte ogivale de la partie inférieure de l'ouvrage et s'annonce, dévalant de la pente rocheuse, le village de Fontpédrouse, d'auguste mémoire, par la folie d'une mère rongée par la jalousie, refusant à son fils le droit, humainement respectable, d'entretenir toute relation avec une femme, son fils se devant de s'occuper d'elle, de sa personne, et uniquement d'elle et de sa personne, en toute exclusivité et sans autre tiers.
Entre les 9 et 13 Juin, l'an 2000, j'avais flirtait avec la mort, une implacable amante qui, heureusement, n'avait pas voulu de mon âme.
Aussi passerai-je, sans mot dire, le cœur serré, l'esprit en peine, les pensées vagabondes. Là, en contre bas de la route nationale, il est une maison aux volets bleus.
Elle y vit... ! Y demeure-t-elle seule... ? Aurait-elle rencontré un nouveau compagnon... ? Entre elle et moi, l'amour nous unissait, du moins c'était ce que je croyais ! Nous vivions heureux, du moins j'y vivais heureux ! Une mère, veuve, la mienne, s'en est mêlé pour notre décadence maritale, surtout pour ma propre décadence... Et, ses nerfs craquant, Michèle avait disjoncté. Je dois avouer que d'autres qu'Elle, même plus aguerries, dans des conditions similaires, auraient craqué, tout autant, en se trouvant opposées, à un énergumène insane tel que ma génitrice pouvait l'être, l'étant toujours, rien dans ses actes, ses agissements, son comportement, ses paroles et toutes autres choses semblables ne s'améliorant, la peur de se retrouver seule, la mort de mon père ayant, plus encore, fait empirer son caractère, la rendant plus acariâtre et plus possessive.
Michèle, Elle, pouvait se montrer agréable, attentionnée, proche, rien n'avait heur de plaire, de satisfaire, d'être gré et d'arrondir les angles, l'esprit de destruction systématique et la jalousie animant l'état conscient de la femme qui m'avait porté en elle, qui m'avait donné jour et vie et qui m'avait élevé, comme elle dit, le répétant sans cesse, vrai leitmotiv, au prix de son sang. Il suffisait que Michèle l'appela, au téléphone, pour lui dispenser de nos nouvelles, pour que le moulin à paroles venimeuses s'ébranla, toutes animosités latentes se déversant, à flots répétés, tendus et inénarrables. Après, les pales, emportées par les vents violents de l'inanité, de la perfidie et de la méchanceté, se lançaient dans une ronde infernale et inane, les insultes fusaient, les vilenies coulaient à torrents, les médisances roulaient leurs ressacs: « Michèle, Elle, était une femme de petite vertu, une trainée, une fille de joie, qui ne pouvait pas marcher à mes côtés, et ne s'y montrer, à la vue de tous, que par les moteurs de l'intérêt et de l'argent. Moi, j'avais des maîtresses à chaque station et, si je m'absentais, ce n'était que pour aller les retrouver..., et mille autres choses semblables. »
De jour en jour, notre amour s'étiola. Michèle, Elle, devenait de plus en plus indélicate, acide, froide, s'éloignant de pas en pas. Mais jamais elle ne me disait que ma mère...
Que s'était-il passé le 9 Juin 2000 ?
Saurai-je quelque fois la vérité, si la chance m'en sourit, ma génitrice n'ayant jamais rien dit, jamais rien fait, seuls les autres étant coupables, tout particulièrement moi qui multiplie les transgressions, qui accumule les erreurs et les malveillances, qui se complaît dans les mensonges et qui ne peut s'entendre avec personne, d'autant plus avec les femmes, mon caractère de chien les refoulant ?
Ce 9 Juin, en fin de soirée, étant descendu au jardin, j'avais reçu, asséné dans mon dos, un violent coup sur la tête. Je n'avais repris mes esprits, étendu dans un recoin d'un petit réduit, au-dessus des clapiers à lapins désaffectés, que cinq jours plus tard, dans un état lamentable.
Comment s'était, en ces circonstances, comporté ma mère ? Je l'ignorerai toujours, niant l'évidence mais, au fond de moi, j'en ai certitude, ne pouvant en apporter la preuve formelle, qu'elle en supporte l'enveloppe charnelle qui nous fait corps.
Je tire ma route, n'osant pas regarder les maisons qui défilent, ni les gens qui marchent, laissant derrière moi, noyée dans les effluves du quotidien, une tranche de mon passé.
Si j'avais une mère comme les autres mères, heureuse de voir son fils heureux ! Que nenni... ! Elle seule compte et je dois lui être attaché, si elle osait, à longueur de jour et de nuit. Qu'en a-t-elle de plus ?
Elle est allée si loin dans l'abjection qu'elle m'a à demi perdu. Et comme elle m'a revêtu d'une réputation peu reluisante et peu amène dans mon propre village de résidence, à en être honteux de croiser les gens, de discuter avec eux, je passe la voir, prenant de ses nouvelles, exécutant de menus travaux, et toutes autres choses anodines, je suis quand même son fils, sa fille ne s'y intéressant que les jours où elle en a besoin, - couture, tricot et autres... -, le reste du temps se satisfaisant, à épisodes et suivant son humeur, à quelques appels téléphoniques, la manière de dire: « Je suis là et si tu n'as pas nécessité, je m'en porte mieux.... » et de persister « de casser du sucre » sur le dos de son frère..., il est vrai, un certain acte de succession refusé, et, - pour cause, outre des complaisances passées avec le notaire dévaluant la part de ses biens, elle demandait 80.000 francs de soulte -, lui restant, ayant voulu escroquer son propre frère qui ne s'était pas laissé prendre à ses menées chafouines, coincé en « travers de la gorge. »
Depuis, je me suis retiré dans la nature, le calme, la sérénité et la tranquillité d'esprit accompagnant mes pas, ayant sommairement aménagé une cabane de jardin, mon palais des Mille et une Nuits, ma demeure, mon bureau, mon toit et mon thébaïde. Plaisantant, je la considère comme un trou à rats. En réalité, elle en possède toutes les apparences, sans eau, sans électricité, sans appareil de chauffage ni de gazinière, les ouvertures obstruées par des planches, des bougies pour m'éclairer, un sommier posé au milieu de la pièce unique, un matelas et deux couvertures pour seul mobilier.
Le décor est sordide, abject, crasseux, dégoûtant, écœurant, glauque, hideux, ignoble, ignominieux, immonde, immoral, infâme, infect, miséreux, répugnant et sale, surtout les soirs d'orage ou de grands vents, avec les murs en parpaings non crépis, la toiture en éverite ondulée et la porte bloquée par un madrier. Pourtant, malgré l'insécurité régnant aux entours, je m'y sens à l'aise et j'y respire l'odeur de la liberté gagnée.
Mais le décor est-il aussi réellement sordide que je voudrais le croire ? Ou ne serait-ce que mon interprétation personnelle ? Les visites s'y succèdent, majoritairement des femmes, certaines de haute société qui, à ma grande surprise n'hésitent pas à à revenir, non une mais plusieurs fois, certaines ne me quittant que le lendemain matin... repues de sexualité. Des heures exquises, en leur compagnie, se sont ainsi déroulées dans les plus tendres intimités.
Que le corps d'une avocate perpignanaise a pu être affriolant, que sa bouche a été gourmande. Et soir après soir, sa voiture garée devant mon cabanon... elle apparaissait dans toute sa lumière et sa splendeur, ne me quittant qu'au premier chant du coq. Tant bien plus, quelques fois, l'une de ses amies, médecin généraliste, n'hésitait pas à l'accompagner... pour une soirée en triolisme. Et que dire de cette adepte des « Témoins de Jéhovah » qui n'a jamais hésité, trop goûteuse de copulation, de fellations et de sodomie, à fouler, à ses pieds, les préceptes édictés par sa secte... Et d'autres... toutes aussi fortunées !
Sise à trois kilomètres du village, je n'occupe ma cabane, tel un marginal, que la nuit et les jours de pluie, le reste du temps je vaque à mes activités archéologiques et sismo-vulcanologiques, parcourant la campagne solérienne et environnante à la recherche de vestiges, murs ruinés, tessons, débris, rébus de cuisson et toutes autres empreintes pré et proto-historiques, antiques ou moyenâgeuses ; historiques, portant mes pas sur la ville de Perpignan, ses deux dépôts archives, départementaux et municipaux, me plongeant, m'immergeant même, dans les registres anciens, en quête de documents, de parchemins, d'actes notariés, de chartes, de « capbreus », plus communément des terriers , ou toutes autres choses semblables, dignes d'un intérêt patrimonial attachés aux travaux menés sur les communes de Le Soler et d'Estavar, sur le site de la Tour Cerdane, en Vallée de Carol, transcrivant, d'une écriture fine et serrée, sur des cahiers d'écolier, les résultats de mes découvertes; vulcanologiques, dans les Albères, le Pic Rodon et autres lieux des Pyrénées Orientales, récoltant des bombes volcaniques; et sismologiques, traquant les failles..., celles de Mantet, de la Têt, de Prades... et bien d'autres encore, toutes actives et dangereuses, et les citer toutes, un long chapelet qui affolerait les autochtones....
Le soir venu, si je ne me retrouve pas trop loin, je réintègre mes appartements ruraux et, ma couche me servant de bureau et d'écritoire, mes lutins enserrant mes ouvrages en cours, je me berce d'illusions, je m'enivre de mots, de phrases et de lignes succédant aux mots, aux phrases et aux lignes. Je fais, tout simplement, de la littérature, bonne ou mauvaise, je ne le sais pas, étant mon unique lecteur.
Un temps viendra où un éditeur audacieux acceptera de publier mes manuscrits. J'en ai conscience et j'en suis fermement convaincu.
Le ruban d'asphalte se déroule, inlassablement, décamètre après décamètre, virage après virage, sous les pneumatiques de la voiture. Sans peine, le moteur ronronnant, les derniers hectomètres du Paillat défilent. La stèle... ! Le pont suspendu de Gisclard. Au début du XX° siècle, les ponts suspendus sont conçus pour supporter le poids de charrettes; de par leur conception, la charge admise n'est pas très élevée, pour ceux encore en service 15 à 19 tonnes. Le poids du tablier et de la charge qui le traverse est supportée par des câbles fortement fixés dans des massifs d'ancrage sur chaque rive et qui passent sur deux piliers
Le pont suspendu de la Cassagne, franchissant la Têt, situé sur la ligne de chemin de fer de Villefranche-de-Conflent à Bourg-Madame, dite la ligne de Cerdagne,ou du « Petit Train Jaune », une voie métrique à traction électrique, réalisée de 1903 à 1910 sous la direction de l'ingénieur Jules Lax de la Compagnie des chemins de fer du Midi. Le pont est construit de 1905 à 1908 par l'entreprise de Ferdinand Arnodin, suivant un dessin conçu en 1896 par le commandant du Génie, Albert Gisclard : la suspension du tablier est rigidifiée par un système de « fermes » triangulées et indéformables. Les câbles à torsion alternée, - système Arnodin -, passent par les pylônes de deux piles en maçonnerie de 32 et 28 mètres de hauteur, à 151 mètres de distance.
L'inauguration de la ligne a eu lieu le 18 juillet 1910, retardée par un accident survenu le 31 octobre 1909 lors des essais du pont. Cet accident, que commémore une stèle située sur la RN 116 au-dessus du pont, avait coûté la vie à six personnes, dont le commandant Gisclard.
Encore un peu de patiente. Je ne vais pas tarder à doubler Mont-Louis et j'attaquerai les dernières rampes du Col de la Perche. Enfin s'ouvrira, alors, au devant de moi, la Cerdagne.
Avant de quitter les terres canyonneuses et agrestes du Haut Conflent, je jette un ultime regard vers la rive droite de la Têt, le Pic Redon, le Pic de Gallinas, le Cambre d'Aze, sommets aux lignes cal-mes y encadrent la courbe pure du col Mitja, passage obligé sur l'un des chemins mariaux menant au Sanctuaire de Nôtre Dame de Nuria.
Mais qui connaît le Pic Redon, la montagne ronde ? Bien des légendes tressées, au fil des ans, lui sont consacrées. Géologiquement il est une énigme pour le profane et le mystère l'entoure et le berce.
Contrairement aux idées reçues, chaîne alpine ainsi elle apparaît sur les manuels de géographie, plus jeune que les Alpes, la chaîne pyrénéenne, partie intégrante des Massifs de l'Ebre et Cantabrique, est une élévation montagneuse contemporaine du Massif Central, du Massif Armoricain, des Ardennes et des Vosges, tous issus de l'ère primaire, plus spécifiquement de la période précambrienne. Au différent de ses congénères, onde de choc de la percution de plaques tectoniques, et friction entre les continents Ibérique et Indo-Européen, les Pyrénées ont subi une mutation conséquente et se sont rehaussées, leur redonnant une nouvelle jeunesse, et des chaines montagneuses, himalayenne, andienne et alpine, des quatre elle est la plus ancienne.
Durant son existence antédiluvienne, le Massif pyrénéen n'a été qu'une succession de chapelets volcaniques en activité, les derniers volcans, ceux des Garrotxes s'étant éteints vers 8.000 avant Jésus Christ. Présentement, dans sa partie méditerranéenne, quelques vestiges subsistent encore, les volcans d'Olot, la Penya Segada de Castellfullit de la Roca, en Espagne; les volcans de l'Hérault, ceux d'Agde, de Saint Tibéry, de Valros, de l'Escandorgue, du Mont-pelliérain et du Lunellois,...; et, en terres comtales, Roussillon, Vallespir, Conflent, Cerdagne et Capcir, existaient, de même, des volcans, par les géologues locaux non répertoriés car criant à des fantasmes utopiques, le Massif des Albères et le Pic Redon étant de ceux-là.
Un volcan est en activité. Un jour vient où il cesse toute production de magma en fusion et de gaz pour mille raisons toutes aussi diverses les unes que les autres. Ainsi va l'évolution terrestre et ainsi il en est pour le Pic Redon. Aux prémices de l'ère secondaire, un bouchon de basalte ayant obstrué sa cheminée et son cône de déjection, un bouchon encapuchonné, lors du rehaussement de l'ère tertiaire, d'un épais manteau schisteux, action géologique mécaniquement inexplicable, inexplicable sauf si nous admettons que, suite à érosion cette zone fut transformée en pénéplaine et recouverte par les mers...
S'il existe des sceptiques, des incrédules, fussent-ils des scientifiques, lors là ce ne seraient que des scientistes, comment pourraient-il élucider la présence de tables, de moellons et de bombes basaltiques dan l'appareillage d'un orry, ruiné, sis aux abords d'un chemin muletier reliant Prats Balaguer aux Gorges de la Carençà ? En fait, du basalte en un territoire vierge de tout site volcanique, ne serait-ce pas étrange ou mystérieux, d'autant que la construction pastorale n'utilisait que les blocs de pierres trouvés in-situ ? Qu'en conclure donc, en cela, de l'existence, au pied du Pic Redon, de tels vestiges ?
Serait « fol » qui s'y refuserait d'y croire !
Il n'est pas rare qu'un volcan demeure, pendant des siècles, des millénaires, dans un calme si profond qu'on douterait même de sa réalité. Tout à coup, il se réveille... Comme spectacle, l'éruption d'un volcan est ce qu'il y a de plus grand et de plus majestueux, mais c'est aussi ce qu'il y a de plus terrible. La force de l'explosion est si violente qu'elle produit, par sa réaction, des secousses assez fortes pour ébranler et faire trembler la terre, agiter les mers, détruire les villes et les édifices les plus solides, à des distances parfois très considérables...Dites-moi... ? Ne devrais-je point me taire ? Ne vais-je point passer pour un doux-dingue bouleversant les idées pré-établies et immuables de scientistes infus de connaissances ? Il est vrai, je ne possède aucun bagage universitaire en cette matière... Mais la réalité est, et la vérité fut-elle nue, n'est point sujet à changer. Je ne suis pas fou, même si certaines personnes, peu scrupuleuses, inanes, voudraient que je le sois, pour des raisons qui leur sont propres, trop malhonnêtes, trop irrespectueuses, ayant trop de choses à cacher.
Dans ce lot de personnages abjects, insanes, j'y adjoins, pourtant elle est ma mère, ma génitrice qui, me voulant malade et intenable, fait appel au médecin de famille, quand la lubie, ou l'affabulation, lui en prend l'esprit, et chaque fois que des dérangements se manifestent en elle ou qu'un fait la montre coupable d'exactions commises à mon encontre. Dieu m'en est témoin, je ne suis pas fou. Tout au contraire, j'énonce, par paroles et par écrits, ce qui est, n'en déplaise aux conformistes ! Il faut éclairer la lanterne des autochtones et ne pas se cacher la face, les Comtats se trouvant, aussi dévastateur que celui qui sévit, avec sa souche mère à Campredon ou à Olot, un 2 Février 1428, exposé à la menace imminente d'un tremblement de terre.
Si, sous quelques heures, dans un avenir immédiat, ou dans un futur plus lointain mais proche, des masses incommensurables, aux forces cyclopéennes et aux conséquences imprévisibles, des énergies telluriques s'accumulant en diverses poches des Pyrénées Méditerranéennes, une secousse sismique, son épicentre se déterminant à 3 ou 4 mille mètres de profondeur, d'une magnitude de 7 ou 8 sur l'échelle ouverte de Richter, prenait corps et âme sur le terroir de Prats Balaguer ou un terroir circonvoisin, Conflent ou Val de Ribes, terres d'élection du Pic Redon, une calamiteuse catastrophe, porteuse de deuil, anéantirait des dizaines de villes rurales et de villages du département des Pyrénées Orientales et de la Province de Gérone.
A cela, trois causes principales ! La première, l'enchevêtrement des failles géologiques, celles du Tech, de la Têt... et de l'Agly, longitudinales, parallèles et dextrogyres, d'une part, et d'autre part, la faille de Mantet, sécante des trois sus-citées, la faille Cerdo- Andorranne... et la faille de Prades, et des failles secondaires telles la Carançà, le Cady... et le Llech, en connexion avec elles; la deuxième, le réseau hydraulique souterrain, de véritables rivières, à fort débit, des dizaines de mètres cubes à la seconde pour certaines d'entre elles, traçant leur lits à quelques dizaines de mètres sous terre, quelque fois à moins de dix mètres, réseau fluvial le plus dense de l'hexagone, voire d'Europe, - à titre d'exemple, sur le territoire communal de Le Soler, six cours d'eau y sont répertoriés dont l'un à moins de trois mètres, aux portes mêmes de la localité, dans une zone inondable, pourtant inscrite dans le Plan local d'Urbanisation, le P.L.U., et constructible; et la troisième, le fleuve thermal qui alimente une véritable toile d'araignée de sources sulfureuses, - plus de 350 sur le département des Pyrénées Orientales -, oscillant entre 20 et 78° degrés Celsius, depuis Dorres, en Cerdagne, jusqu'à Nossa, en Bas Conflent, et, par ses résurgences, en Vallespir, La Preste et Amélie les Bains, et en Vallée d'Aude, Carcanières, Escouloubre, Usson et Rennes les bains, sans oublier les sources du Boulou et les sources gazeuses, plus de 70 répertoriées, résurgeant en plaine du Roussillon.
Enfin, je ne dois pas omettre la chappe schisteuse, à Latour Bas-Elne, lors de sondages pétrolifères, découverte d'huiles et de gaz, un gîte de grande importance, - plus de 150 ans de réserves estimées pour les huiles et plus de 200 ans pour le gaz, mais non encore exploité ou dans l'impossibilité d'exploitation par une société française car une concession accordée à une société américaine englobe tout le sous-sol du territoire de la France -, rencontrée au niveau -1200 mètres, et -1010 mètres à Canet en Roussillon, qui dévale du Massif du Canigou et des Hauts Cantons et s'enfonce dans la Mer Méditerranée.
C'est à tort que les géologues considèrent la plaine de Roussillon comme un bassin d'effondrement. Effondrement, certes, il y a eu, il y a de cela environ 40 millions d'années... mais il a touché la zone aujourd'hui couverte par la Mer Méditerranée et a scindé, en deux, l'ancien continent lusitano-ibérico-italo-maghrében, abandonnant le Portugal, l'Espagne, le Bassin Aquitain, le Bassin Roussillono-languedocien, la Provence, le Alpes de Haute-Provence et l'Italie, raccrochés au continent eurasien, d'une part, et, d'autre part, les pays du Nord Maghreb accolés au continent africain. Initialement, le Golfe de Bouleternère fut recouverts par les eaux, il fut, au fil des millénaires, comblé par les alluvions, d'abord d'origine marines, glaciaires et enfin fluviales.
Mais..., permettez-moi, je ne voudrais pas être l'oiseau de mauvaise augure, de clore, donc, mes dires divagatoires sur l'éventualité, et ses conséquences, d'un très probable tremblement de terre d'intensité extrême sous cinq à dix ans. Un signe avant coureur, sous deux à trois ans, en sera son annonciation, - je n'en expliquerai pas les finalités de la faille de Mantet, le sujet ne s'y prêtant pas, spécifiant seulement qu'elle est en relation directe avec la faille indonésienne et sa ceinture de feu -, mais il se produira, soit en Mer méditerranée, soit en Océan Indien, un tremblement de terre de magnitude probable 8 ou 9 sur l'échelle ouverte de Richter qui provoquera un tsunami catastrophique...
Devant moi, sur un tertre commandant le Col du Jardo et, à l'Ouest, le haut plateau cerdan; au Nord, la vallée glaciaire capcinoise; et, à l'Est, l'échancrure haut conflentoise, Mont Louis, ancienne place forte, en l'an 1679 créée par Sébastien Le Prestre de Vauban qui aurait parfaitement observé et compris l'importance de cette position, bassement stratégique et tout à fait inutile implantée en ce lieu, le site étant très mal choisi, celui du Pic Ballador, sur les hauteurs estavaroises étant, lui, plus judicieux, avec vue sur toute les Cerdagnes, et particulièrement sur Puigcerda, première ville espagnole, en outre importante ville de garnison, pour défendre la nouvelle frontière déterminée par le Traité des Pyrénées, en Novembre 1659, et certifiée par les Conventions de Céret, Mai 1660, et de Llivia, Novembre 1660, bâti à 1600 mètres d'altitude, porte le nom patronymique en l'honneur de Louis XIV, souverain régnant lors de sa construction, et amputant, de tout son terroir, la communauté et université du Vilar d'Ovençà.
Pour son ingénieur concepteur, la cité devait être un excellent verrou de frontière qui n'a jamais eu, au cours des siècles, au cours des multiples incursions espagnoles, à servir, sa mauvaise implantation n'empêchant, nullement, les armées étrangères qui avaient toutes leurs aises, tous les espaces, pour le contourner, de s'introduire profondément dans le territoire français. Aussi, n'ayant jamais subi d'assaut, ses remparts son conservés intacts, de même que la porte de France, une porte unique en permettant l'accès, de même que les bastions et les échauguettes. Comme quoi, et en toutes époques, même les plus grands stratèges militaires peuvent commettre, imbus de leur personnalité, des bévues engageant les deniers de l'état, en toute impunité, et les impôts exceptionnels collectés, près les contribuables exsangues, pour l'érection d'une forteresse qui n'avait aucune raison d'être dressée en ce lieu aride et sec, son alimentation en eau potable se faisant par le truchement d'un puits unique et d'une roue selon le système de l'écureuil, actionnée par des forçats, pour en puiser le précieux liquide.
Les seuls points positifs à retenir, sur ce fiasco défensif le sont, d'une part, pour un centre d'instruction de commandos installé à l'intérieur de la citadelle, et, d'autre part, pour les visiteurs qui, accédant à la cité, s'immergent dans un village musée conservé en son état originel.. Même la restauration des maisons respecte, scrupuleusement, le site, par l'usage strict des matériaux de base, typiquement montagnards, pierres, schistes, granites taillés et couvertures en ardoises. Seules les nouvelles constructions, s'étageant en deçà des remparts, aucune d'entre elle ne formant verrue à l'intérieur de la ville fortifiée, ne sont pas atteintes par les restrictions concernant les constructions hors murs.
Sublime émerveillement, depuis les glacis s'offre, à la vue, lepanorama grandiose du Cambre d'Aze évidé du cirque glaciaire auxapics vertigineux. Et..., dans une encoignure de la vallée, s'y nichant et si pelotonnant, se dresse la pointe d'un clocher, Planés. Son église est curieuse et sa conception, par son plan polygonal étoilé, aux six branches alternativement anguleuses et émoussées, en absidioles semi-circulaires, la coupole centrale posée sur trois demi-coupoles, surprenante. Que n'a-t-on pas épilogué sur son origine étrange ! Sur sa structure très rare dans l'occident médiéval !
Dans le pays, on la dénomme la Mesquita, la petite mosquée, mais il s'agit, sans doute, la thèse la plus probable, d'un édifice roman inspiré par le symbole biblique de la Trinité. La tradition locale, s'en réfère à une légende rappelant, en ce lieu, la décapitation de Manuzza, commandant en chef de la garnison arabe de Llivia, stationnée à Bajande, aux « Camps de la Porte Caladissa », qui, pour avoir épousé la fille du Duc D'Aquitaine et embrassé la religion chrétienne, fut considéré comme traitre à l'Islam, et attribue son érection, en son hommage, aux sarrazins.
En réalité, Manuzza serait mort, en Vallée de Font Vive, sur la commune de porté Puymorens, alors qu'il tentait d'échapper à ses poursuivants, le col tranché, avant qu'il n'eût pu rallier les troupes du Comte de Foix faisant mouvement dans la Vallée de Mérenx. Son corps aurait reposé dans une chapelle érigée, en bordure « del Camí del sofre », - le chemin du soufre -, antique « Via Tolosa », sur la commune d'Estavar, et détruite, au début du XX° siècle, par nécessité d'élargir le chemin donnant accès aux mines de lignite.
Mais, mosquée ou symbole de la Trinité, nul n'empêchera lesinconditionnels de l'une ou l'autre des théories, de continuer à en découdre.
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Ne dit-on pas que l'habitude est une seconde nature ?
Montant sur la Cerdagne, de tous temps, j'ai pris pour raison, médicalement accoutumance à l'altitude, de respecter une halte dès mon arrivée sur le Vilar d'Ovençà, non originel de la commune, pardon, sur Mont Louis, son pseudonyme en l'honneur de sa Très Gracieuse Majesté le Roi Soleil, garant mon véhicule automobile sur l'aire de repos sise à l'entrée de la citadelle.
Ainsi faire quelques pas, se « dégourdir » les jambes, fumer une cigarette et satisfaire un besoin naturel, le rite est immuable, les conditions météorologiques, neige, vent ou pluie, soleil torride ou froidure glaciale, n'entravant, nullement, ce rituel.
Et, zut... ! la sonnerie du téléphone portable bat la mesure. Un bref clin d'œil vers ma montre: « Dix heures du matin... ! Encore un lève tôt ou un branché de la téléphonie », me dis-je. Si je m'étais trouvé au volant, je me serais abstenu d'y répondre. Une question de sécurité, un moment d'inattention, une faute de conduite, une erreur d'appréciation, une manœuvre involontaire et c'est l'accident de gravité au moins égale à la violence du choc, se multipliant s'il est frontal.
Certes, téléphoner tout en conduisant est proscrit par le code de la route mais combien de chauffeurs, inconscients des dangers, outrepassant la loi, mettant en péril leur vie et celle des autres, en toute contravention avec la loi, ne s'embarrassent pas de tels préjugés ? Inconscience quand tu nous tiens, nous sommes vraiment des humains égoïstes !
Un rapide regard sur le cadran téléphonique, un appel, mais pas d'identification du correspondant, en toute chose, une personne, parmi tous les habitués, use de son anonymat, mon inconnue d'hier.
Que me veut-elle ? Notre précédente communication ne lui aurait-elle suffit ? N'a-t-elle obtenu le rendez-vous pour mardi, rendez-vous qu'elle souhaitait si ardemment ? Et qu'a-t-elle encore à rajouter que je ne sache déjà. Ne m'avait-elle, durant près d'une heure, cesser de me parler, ne me laissant que la portion congrue dans la discussion ?
Madame me portant des marques d'attention, me sachant, en route pour la Principauté d'Andorre, motif invoqué pour retarder de deux jours le rendez-vous, elle le désirait dès ce jourd'hui, un dimanche, de surcroît jour de Pâques, s'enchaînant sur un lundi férié... - qui saurait dire le fond de sa pensée ?-, deux jours à Amélie les bains lui seyant, probable qu'elle tenait d'autres idées en tête, plus lubriques qu'une banale rencontre ou qu'une commune prise de contact, désirant, peut être approfondir intimement les données afin de mieux nous connaître et de décider, suivant la tournure des événements et ma capacité à répondre à ses demandes, des suites envisageables dans l'entretien plus ténu d'une relation conforme à ses désirs, m'adresse un amical bonjour et, son grand cœur débordant d'intérêt, me dédicace, ayant écouté les prévisions météorologiques diffusées sur une station de radio locale, une excellente journée sous un soleil printanier.
Mais ces mondanités, en fait, ne sont qu'excuses. Son appel est beaucoup plus pointu et beaucoup plus axé sur notre rencontre à venir, regrettant qu'elle ne se soit déroulée ce jourd'hui, tous les ingrédients d'une bonne approche, entre deux personnes cultivées, étant réunis, annonciateurs d'un jour faste, la luminosité du ciel, la clémence des éléments et la commémoration de la Passion du Christ, autant de signes qui ne peuvent pas tromper sur ses véritables intentions, quelque part non déplaisantes car, avantageusement offerts, augurant d'agréables et d'intenses moments non dédaignables.
Elle me remercie de la qualité de mon discours, de la valeur de mes mots usités, de la sensibilité et de l'honnêteté de mes paroles, de la profondeur de mes pensées, toutes choses lui étant inconnues des hommes qu'elle avait pu côtoyer, et elle en est honorée, se découvrant digne de se montrer à mes côtés, sans fausse honte, sa classe, son rang social, sa notoriété et son intelligence ne s'en trouvant point désobligés.
Elle déverse des flots sur dimensionnés et pompeux de qualificatifs d'extrême rareté qu'ils en paraissent suspects, surfaits, qu'ils s'acoquinent avec l'indécence. Elle joue du violon à reluire et elle me drague au-delà de tout entendement. Je ne peux que l'écouter, la certitude en moi que je n'ai qu'à apparaître, la cause étant entendue, l'affaire étant faite, et à cueillir le fruit déjà bien mûr.
Que ses jambes soient affinées ou non, ses cuisses galbées ou non, il me suffirait d'en ouvrir le compas et le reste viendrait tout naturellement, sans se poser quelques questions saugrenues d'une totale inutilité et sans aucun intérêt pratique, en de tels cas, l'inspiration seule comptant, le résultat étant assuré, une belle envolée orgasmique en marquant la finalité.
Tout comme elle l'avait fait hier, elle m'abandonne la portion congrue de la discussion. Je n'en éprouve aucun dérangement, bien au contraire je la laisse dans ses diatribes. Elle aime cela comme si discourir était sa seconde nature. Et tout en l'écoutant débiter ses boniments, ses charlatanismes, elle me renseigne sur sa personne, m'aidant, grandement, dans l'élaboration d'une technique sûre, sans faille, quasi parfaite, presque infaillible, que je n'aurai qu'à mettre en place et à appliquer, suivant un plan bien défini, au jour de notre rencontre: « L'aiguiller gentiment et lui laisser prendre les décisions qui en découlent... qu'enfin, elle me traine dans son lit dès le soir même de la rencontre...»
Dieu qu'elle est loquace !
Par téléphone interposé, elle se déshabille, elle se met à nu et elle m'offre ses pensées, ses idées, ses aspirations, m'ouvrant son esprit et m'exprimant la sève de son cœur. Je ne trop pourquoi, peut être à cause de sa respiration saccadée, des petits cris qu'elle émet, je l'imagine en tenue d'Ève, alanguie sur son lit, se prêtant au jeu de la masturbation...
Mais je ne lui en pipe pas mot... car elle saura bien se vendre à un certain moment.... Et puis si elle aime les plaisirs solitaires...
Elle s'est lancée, impétueusement, dans une longue énumération des qualités qu'un homme se devait de posséder pour pouvoir entretenir, avec elle, dans un premier temps, une relation amicale, s'agrémentant de plus si affinités, et elle nage dans une euphorie utopique outrageuse et outrageante tant la liste est sans commune mesure avec toute réalité, attendant la perfection chez son partenaire.
Mais tout sonne le faux, ce qui m'importe peu, ne voulant, nullement, me laisser prendre dans ses filets, ni faire déchirer par ses griffes.
Elle parle et je la laisse parler tout son saoul, ne recherchant, si je puis m'exprimer ainsi, qu'une aventure et que du bon temps car elle ne mérite pas plus, n'en recherchant, elle-même, peut être pas plus que de s'éclater sexuellement, profitant, au passage, de quelques petits avantages, sorties, mondanités, notoriété, cadeaux non négligeables pour une personne désireuse, son arrivisme latent, d'infiltrer le milieu des notables, - les huiles, dit-elle, s'entretenant d'eux -.
Qu'elle continue à chanter, m'encensant de louanges, est réellement sans importance, les subtiles caresses de chat, artifice usé des gens doucereux, n'embrasant pas, ne puisse en déplaise à mon inconnue, mon égo. Qu'elle se gorge de qualités n'engage qu'elle, tout comme la perfection, chacun sachant que la perfection n'est qu'affabulation, que vue de l'esprit et ne s'atteint jamais, qualités qu'elle requiert de la part d'un homme, ne démontrant que la sottise dont elle fait preuve.
Aussi, ne me sentant pas concerné par ses dires présomptueux, les ai-je, les écoutant d'une oreille distraite, volontairement, archivés, classés, dédaigneusement les dirigeant vers la poubelle, dans ce qui aurait pu être fantasmes, rêves dorés et plans d'un gouvernement imaginaire où tout, à sa volonté, serait réglé et ordonnancé dans le meilleur des mondes supérieurs.
Je la laisse s'ébattre en paroles, n'en pouvant plus de tenter de l'interrompre, dans ses envolées dithyrambiques, par quelques répliques trop rapidement étouffées, sa fougue verbale, dans ses propos, prenant toujours le dessus. Quelque part, elle me hérisse le poil. En d'autres heures, il y aurait longtemps que j'aurais coupé la communication. Une femme, aussi imbue de sa personne, est une plaie.
Si je n'avais pas envisagé de la prendre à son propre jeu, de la rencontrer et d'user de son corps, pour la satisfaction de mes sens, - elle en désire tout autant, ce qui ne fait aucun doute, le corps d'un homme nu devant la transcender et la rendre louve, n'ayant souhait que de m'entrainer dans son lit, que de me glisser dans ses draps, avec la perspective de chaudes et torrides nuitées à la clef -, je me serais vite éclipsé, sans autre forme de procès, lassé de l'ouïr égrainer, à flots répétés, ses inconséquentes jérémiades.
Mais comme j'ai arrêté mes plans..., je la prends à la légère, souriant face à son opiniâtre acharnement infantile, la laissant débiter ses platitudes et lui laissant croire qu'elle est parvenue à me harponner.
Elle ne s'imagine pas, la mignonne, qu'ainsi agissant, dans la plus totale des incohérences, elle n'obtient qu'une victoire à la Pyrrhus qui, mais trop tard pour elle, s'en apercevant, ne sera qu'un cuisant échec car elle se sera, alors, donnée sans retenue. Ainsi elle a voulu, ainsi elle veut, elle ne pourra que s'en prendre qu'à elle-même, un dicton précisant « qui trop embrasse mal étreint. »
Elle veut et elle aura... Après..., « Bonsoir Clara ! Heureux de t'avoir connu ! »
Si j'usais de son langage imagé, je lui dirais: « Tu aimes baiser, bien moi aussi ! On s'est envoyé en l'air chaque fois que tu en as eu envie ! Tu as un beau cul et il t'honore ! Qu'aurais-je demandé de mieux pour y enfouir mon sexe ? Et tu n'étais pas contre que je n'ai eu cesse de ferrailler au plus profond de ton intimité puisque tu en redemandais et, sans cesse, tu remettais le couvert. Maintenant, ma belle engourmandie, mes testicules sont vides, tu t'es chargée, sans aucune retenue, de les vider, donc, si le cœur t'en dit, il t'en dira, pour sûr, ne pouvant pas t'en passer, le sexe étant, pour toi, un besoin naturel, une nécessité impérative et une drogue, tu vas voir ailleurs, d'autres, certainement sont pleins et ne demandent qu'à se vider. Car moi, j'ai assez donné et je ne peux plus suivre ton rythme. Ciao et à bientôt ! Heureux d'avoir baisé avec toi et t'avoir baisée ! Ne me remercie pas..., tout le plaisir a été pour moi. Si, occasionnellement, tu veux remettre ça..., le temps d'une nuit, d'un week-end, si je suis libre, bien entendu, tu as mon numéro de téléphone, tu appelles... Je t'avertis, ce ne sera que pour te rendre service que je te sacrifierai un peu de mon temps... »
Elle parle, elle parle... C'est elle qui appelle, elle peut continuer de parler tant qu'elle le désire. Je ne suis pas pressé d'arriver en Andorre et, comme le débours de la communication est à sa charge, le reste n'a aucune importance. Et quant elle recevra la facturation, elle s'apercevra que de correspondre avec un portable est une faveur chère... !
Mais elle le veut ainsi... !
Elle a fait un choix, son choix, au bout son Eldorado, moi tombant tout cuit dans les mailles de ses filets misérablement tendus.
Pourquoi, lors, son monologue quasi exclusif occupant tout l'espace, lui conseillerai-je d'écourter la conversation téléphonique ?
Chaque fois que je le peux, je tente de placer quelques paroles insidieuses, l'aiguillant sur un sujet plus brûlant et plus d'actualité, le sexe. J'aimerai connaître le fond intérieur de sa pensée, sa manière d'être, ses désirs, son comportement, en fait, comment elle aime faire l'amour. Je ne l'interroge pas directement. Elle aurait des doutes sur mes intentions réelles. Aussi je lance des perches, je suggestionne son esprit par des mots choisis, patiemment léchés, sensés l'entraîner sur la pente libidineuse de confidences impromptues.
Et je joue sur le fil d'une lame de couteau, évitant toute allusion érotique ou sensuelle., qu'elle ne puisse pas me dire : « Tu m'as posé la question ! »
Si des confidences doivent venir, elles doivent découler d'elle. Oui... ma mignonne, tu m'entends bien, « Si quelqu'un, en premier, doit s'engager sur la voie du sexe, s'épancher, ce ne peut être que toi à t'y lancer... une simple question d'honneur et de respect ! »
Je n'ai pas encore regardé ma montre.
Depuis un temps interminable, écoutant ses fadaises, elle s'escrime à me convaincre du bien fondé, son espérance et ses convictions intimes, je suis quelqu'un d'incomparable, l'entente ne pouvant qu'être... et engager une relation de qualité, elle saura être une délicieuse partenaire, un complément qui devrait s'avérer indispensable, propre à me libérer de certaines tâches fastidieuses, frappes machine, travaux en corrections, et, ses antécédents notariés plaidant en sa faveur, tenir mon secrétariat. Elle voit grand et elle voit loin.
En outre, tenante d'une certaine fortune, vivant dans une aisance confortable, propriétaire d'un appartement sur la commune d'Amélie les Bains et d'une villa sur celle d'Arles sur Tech, libres de toutes locations, elle-même ne les occupant pas, préférant demeurer dans un duplex spacieux sis dans une résidence cossue, en périphérie de Palalda le Château, à son dire rien ne m'interdirait d'en aménager un, sa préférence irait à l'appartement proche de son domicile, centre d'intérêt privilégié de mes diverses activités, au titre de bureau personnel, l'autre, plus coquet et plus intimiste, m'étant réservé, non pour y vivre en permanence, me souhaitant, un maximum de temps, de jours et de nuits, voire de semaines, à ses côtés, pour y retrouver la paix intérieure, l'inspiration, le calme et la sérénité, ne lui interdisant point de venir m'y rejoindre si, se sentant seule, l'ennui la prenait.
« Me permets-tu une question indiscrète... », me lance-t-elle à brûle pourpoint. Et sans me laisser le temps de lui répondre, elle poursuit, « ...Dans quelle tenue es-tu quand tu es chez toi ?- Généralement je suis en négligé, vieux pull-over et jeans, quand je travaille sur mon ordinateur... », réussis-je à glisser.
« Ça ne te dérangera pas... », glousse-t-elle, « ...si j'aime être et vivre nue dans mes appartements ? Je trouve mon corps si beau et si félin que j'adore le regarder, l'admirer, sans arrêt le contempler et, si le désir m'en vient, le caresser... Je ne m'habille que pour sortir... »
Mon inconnue se découvre. Elle annonce la couleur. Ses convictions, avant de voir le personnage que je puis être, seules mes activités me plaçant sur un piédestal l'obnubilant, sont arrêtées en son esprit.
Elle ne reculera plus, s'étant décidée à considérer la future prise de connaissance, se découvrir physiquement, comme une simple formalité.
Elle bâtit son château en Espagne, ayant jeté son dévolu, non sur une personne mais sur une voix morale, au téléphone.
Qu'il puisse exister de telles femmes, la représentation et l'honneur d'un monde surfait leur suffisant à s'enflammer et à en éprouver jouissance, pendues au bras d'un homme et se trémoussant, paraît impensable.
Que ces femmes, fausses mondaines attirées par les clinquants d'une société dévoyée, sont peu de choses, des minables dans toute leur plénitude, imbues de leur personnalité scabreuses et gorgées de turpitudes. Pour un nom, une sortie..., un sourire contraint, une poignée de main forcée, elles passent leurs heures, vautrées dans leur lit, chevauchées par des mâles sexuellement défraîchis, touchés par la limite d'âge, sans artifices fallacieux et incapables d'orgasmes, pliées àleurs grotesques exigences, acceptant toutes les bassesses et se comportant telles des prostituées de luxe.
Quelque part, je dois être différent. Contrairement à ce qui peut être son quotidien, je ne suis pas un vieux beau bedonnant, nécessitant d'amidonner son ustensile rabougri pour lui donner raideur, le temps nécessaire d'une intromission abortive, ou une sensation de raideur spirituelle par défaut, un octogénaire ou un nonagénaire vicieux se spammant au premier titillement et se plongeant aussi vite dans le sommeil du grognard fatigué, n'ayant même pas attendu que la dame ait mouillé sa culotte.
Plus, je suis, de quatre ou cinq ans son cadet, une situation rare, voire exceptionnelle, l'exception faisant la règle, pour elle habituée à satisfaire des hommes de quinze à vingt ans plus âgés, quelque fois.
Mais..., ce qui ne déroge pas à ses principes, c'est que, par le truchement de mes activités « cérémonieusement marginales », elle me croit implanté dans un milieu de notables et de gens fréquentables... Tant bien même, « un être instruit en possession d'une connaissance... », lui ayant, par mégarde laissé entendre mon nom patrimonial..., des recherches sur internet lui ayant certainement ouvert des portes..., « capable de discuter de problèmes de frontières avec les autorités... », comme elle se l'imagine dans sa cervelle de moineau, l'affabulation excitant ses neurones, et qui plus je suis libre de toute attache sentimentale cela lui étant une aubaine et un don du ciel. Elle n'avait qu'à s'installer et à m'installer.
Cinquante cinq ans, célibataire, en pleine possession de mes moyens sexuels si aucune atrophie ne m'handicape, une situation enviable lui laissant présager de beaux jours à venir. Calculatrice, rouée aux choses de la vie, elle a remarqué et considéré tous les avantages qu'une telle situation, si elle parvient à la conclure, lui apporterait. En outre, à ses calculs, je dois bénéficier d'une certaine aisance financière, « archéologue... », « écrivain... », « historien... », « sismologue... » et « vulcanologue... », ce qui ne lui est pas quantité négligeable, l'emportant dans des mondes imaginaires, lui faisant vagabonder le subconscient inconscient, « théâtre, opéra, grands restaurants, semaines estivales et hivernales, hôtels luxueux, spectacles huppés et riches d'enseignements... », un tout pour se caser et un parti, source de félicité et de contentement, à ne pas dédaigner, à ne lâcher à aucun prix et à s'approprier, des nuits torrides et des lendemains chantants lui étant grands ouverts.
Aussi, pour elle, me proposant, sans encore me connaître physiquement, le physique ne la dérangeant certainement pas, d'occuper, au titre de locataire hébergé payant en nature sexuelle ses loyers, sa villa en Arles sur Tech et son appartement, au cœur de la station thermale d'Amélie les Bains, transformé en bureau spacieux, ne peut être qu'un appât de premier ordre car, me laissant la liberté, elle m'attache à ses basques, elle me tient à son entière disposition et, si acceptation des conditions, de ma part, elle joue sur du velours. Elle devient patronne, maîtresse et esclavagiste. Elle ira à sa guise et elle me tiendra sous sa domination.
Mon inconnue a tout pesé, tout pensé et tout réfléchi. Son appel n'est nullement anodin. Elle a mis en place un piège grossier et elle attends que je m'y prenne les pieds dedans.
Hier, lors de son premier appel, sur une impression, fugace au départ, s'étoffant et s'enrichissant au fil des mots, j'avais pris et arrêté une décision. Elle valait pour ce que j'en interprétais d'elle, de ses dires et de ses grandiloquences. Ses paroles, aujourd'hui, me confortent dans mon premier aperçu et dans mon premier senti.
Pour en obtenir, usant du don de la nature, pleine satisfaction et en tirer la quintessence, je ne peux, étant homme, qu'abonder dans son sens. La perche qu'elle me tend est le moyen le plus efficace d'accéder au but, d'assurer la pénétration, de fouir et de pérenniser l'acte dans l'élévation orgasmique. Comme cela, dans l'effervescence de la surprise, lui dire oui... ! et ses bras s'ouvriront et le compas de ses cuisses s'écartera. Je n'aurai plus qu'à poser mon paquetage et m'installer en un chez moi sensuel, charnel, érotique, génital, intime, physique et vénérien.
Tout tombera rôti, par la grâce céleste et la complicité d'Eros le Magnifique, l'hébergement, le blanchiment et... le lit tiédi par la chaleur de son corps évanescent. C'est imparable. Je ne dois pas hésiter.
Elle est mûre à point et bonne à consommer, prête à me recevoir, sans concession, affriolée par la satisfaction sanctifiée de ses espérances en voie de réalisation, et à combler mes plus folles pensées. Le pire, en tout cela, je n'ai encore rien dit et je n'ai nullement poussé à la roue.
« Ce que tu me proposes », lui dis-je, « est sans commune mesure avec la vie que je peux mener, chien battu sans collier et vieil ours mal léché, m'immergeant dans les frondaisons de la nature et m'enivrant des odeurs de la terre. Je ne suis pas habitué à évoluer dans un tel luxe, un bureau spacieux et immense, sis au centre d'une station thermale huppée, pour y travailler tout à loisir, et une villa pour m'y ressourcer, reposant dans le calme et la sérénité. Je n'en ai pas autant quand je m'embarque, le bardas entassé dans ma voiture, des jours et des semaines dans les montagnes conflentoise et cerdanes, en quête de sites antiques, wisigothiques, médiévaux ou de failles géologiques, ou dans un bu rédactionnel d'articles, de nouvelles ou de monographies. Instruit des lieux par des prospections préalables et spécifiques, j'aménage, sommairement, une vieille bâtisse abandonnée, une grange, un casot, un orry..., et j'en fait mon quartier général tout le temps que dure l'entreprise en cours, m'éclairant remémoration des temps anciens, toujours à la bougie, me lavant au torrent proche et me nourrissant des bienfaits de la nature, une saine alimentation biologique, le nec plus ultra. Et toi, avec ton bon cœur, tu m'offres,gratuitement, un univers de grand standing. Si je puis me permettre..., que me demanderas-tu à titre compensatoire ?
- Ta présence, seulement ta présence et... un ami sur qui je puisse compter en cas de coup dur, un homme de qualité qui ose m'accompagner dans ses sorties et qui soit présent et prévenant, une personne simple qui m'accorde, quant il a possibilité de se libérer de ses activités, quelques bribes don temps si précieux. Serait-ce beaucoup te demander ? J'ai envie de rêver la fin de ma vie et je crois que tu peux m'y aider ?
- Si ce n'est que cela que tu requiers en contre-partie, je vote, sans aucune hésitation, pour approuver ton élégante proposition. J'applaudis, aussi, des deux mains, à l'intérêt désintéressé que tu portes à mes activités car tu m'offres, gracieusement, une forme rationnelle de mécénat auquel je n'attendais pas. »
Pour une fois, mon inconnue reste sans voix, interdite, face à ma réponse qui, s'y penchant, est déroutante. N'ai-je pas accepté, sans difficulté aucune, accepté sa chatoyante proposition ? Elle doit savourer sa victoire, avouant, en son for intérieur, que je suis tombé dans « le panneau. » Elle doit en rire et en retirer une grande fierté, ayant abusé de ma crédulité apparente. Aussi, et elle ne peut s'en douter, trop heureuse d'avoir réussi, magistralement et sans la moindre anicroche, son coup, je vais user de l'avantage acquis pour enfoncer quelques clous supplémentaires. Elle n'aura aucune méfiance quant à mes vraies intentions, ayant obtenu les résultats escomptés.
« Si tu me le permets encore... ! », glissais-je subrepticement, « Qu'attends-tu d'un homme dans le cadre d'une relation et dans la perspective de celle que tu envisages ?
- J'en attends... Comment te le dire... ! Je n'ai pas ta facilité d'élocution..., j'en suis obligée à chercher mes mots. Je voudrais déjà être à ta hauteur... J'attends tellement de choses d'un homme... et il est inaccessible, sur un piédestal... J'ai toujours été déçue par lui... Alors tu me comprends ?
- Non, désolé, mais je ne te comprends pas », lui réponds-je, béatement, « Tu me dis: J'ai été déçue... Qu'est-ce qui t'a déçu chez l'homme ? Est-ce que l'homme qui t'a déçue ? Ou est-ce toi, le déifiant, qui a été déçue par l'homme ? Qu'attends-tu, si tu n'es pas égoïste, réellement, de lui ? Que désires-tu, ne lui réclamant pas la perfection, une utopie des êtres de basse moralité, des personnes sottes, la perfection n'existant pas, qu'il t'apporte ce que tu ne possèdes pas déjà, chacun possédant tout mais l'ignorant, se refusant à l'introspection ? Et toi, en contre-partie, qu'est-ce que tu es capable de lui apporter ? C'est peut être, çà l'est à n'en pas douter, le fond du problème et le motif de toutes tes déceptions car, et tu n'es quand même pas sans l'ignorer, vertueuse condition siné quanon pour atteindre le bonheur, il faut donner beaucoup, à l'autre, pour en recevoir des miettes. Si l'on attend énormément de l'autre, sans rien offrir en échange, ou si peu que cela s'avère insignifiance, les portes de l'échec, obligatoirement de la déception qui en découle, sont inéluctablement béantes. Aussi, j'aime toucher le fond des problèmes, je te repose la question. Et crois-moi, je ne suis pas obséquieux en agissant ainsi Qu'attends-tu de l'homme ? Que doit-il t'apporter ? Mais toi..., que donnes-tu qu'il n'ait nullement besoin de quémander, ne recevant rien ? Donnes-tu un peu, argumentant, minaudante, que tes moyens, ton passif résurgeant, ne te permettent pas d'en offrir plus ? Donnes-tu beaucoup ? Espères-tu recevoir peu, sachant que sa bourse est royalement garnie ? Ou, intéressée, espères-tu recevoir beaucoup, la félicité se profilant à l'horizon ? Je te prie de parler avec ton cœur, de le laisser s'exprimer librement, avec tes mots, avec tes expressions. Ne te recroqueville pas, le temps du carnaval n'étant plus, derrière des tabous désuets, des a-aprioris fantasques ou des réticences malfaisantes. Penses-y ! Ou tu vas, encore, au devant d'un nouvel échec.
- J'aime t'entendre parler...», murmure-t-elle. « Tes paroles sonnent juste. Tu me donnes confiance. Tu me donnes l'envie de me reposer sur toi. Et j'éprouve le besoin de tout te dire, de tout te confier, mais je ne sais pas par où commencer. Toutes ces choses que je n'ai jamais évoquées avec quiconque... J'ai peur que mes paroles ne te froissent, que tu me prennes, tout en m'écoutant, pour une femme que je n'ai jamais été.
- Si tu ne sais pas par où commencer », je lui ai-je répliqué, « commence donc par ce dont tu te sens capable d'assumer en premier, jusqu'où tu peux aller, ce que tu aimes... ou ce que tu détestes. En fait, laisse clairement parler ton cœur, exprimer tes sentiments et te besoin, que sais-je ? Laisses-toi aller, tu te sentiras libérée de ce poids qui t'oppresse et qui te bride. Avec ta proposition de m'allouer, au titre de locataire hébergé gracieusement, un appartement et une villa, tu as que nous parcourrons un long chemin ensemble. Nous ne nous connaissons que par le truchement du téléphone, la vidéo conférence n'étant pas encore de mise, ni l'un ni l'autre ne se voyant, fut-ce sur un écran internet...
- Tu me verrais », m'interrompt-elle, « étendue, à plat dos, sur mon lit, dans toute ma nudité... Tu goûterais à un spectacle charmant d'un corps, en tenue d'Ève, offert à ton regard, d'un sein que je caresse avec langueur tout en te parlant, et je ne te dis pas de mon minou qui est un véritable écrin...
- Il te sera », continuant dans mes explications nullement impressionné et perturbé par ses mots, « plus aisé de vider ton sac aujourd'hui que mardi, ou tout autre jour après, lors de notre première rencontre qui s'avère, les circonstances évoluant en ce sens, en appeler de suivantes.
- Tu me promets que tu viendras au rendez-vous quand même quoique je dise ? », s'enquiert-elle, un peu de crainte dans la voix.
« Tu me promets que toi-même y viendra quoique tu me dises ? », je lui objecte du tac-au-tac. « Je n'ai qu'une parole. Je l'ai toujours tenue contre vents et marées. N'ai-je pas accepté ta proposition mirobolante d'un appartement-bureau et d'une villa ? Crois-tu que je vais me dédire des engagements pris en toute conscience ? En plus, je ne suis pas un profiteur. Je saurai te rendre tes délicatesses au centuple.
- Tu crois que je le pourrai ? », me lance-t-elle, comme elle lancerait à la mer une bouée de sauvetage.
« Bien sûr que tu le pourras. Ce n'est qu'un effort de volonté et tu en regorges ! Je suis prêt à tout entendre, dans tous les domaines si cela te sied. Et je te conseille, même, de commencer par le point que tu juges le plus difficile, d'entre tous, à appréhender, le reste suivra comme chante l'eau claire et cristalline, à sa naissance dans le sein maternel d'une source.
- Parlant de source... Dommage que nous n'ayons pas de vidéo conférence, donc tu ne peux le voir... la source qui se niche au creux de mes cuisses est toute perlée de rosée sécrétine... », me susurre-t-elle, « Mais... », enchaîne-telle aussi vite, « j'ai honte de t'entretenir de mon passé et de te faire les confidences de mes secrets intimes. Il y en a tant, en moi, qu'après tu ne voudras plus me voir. Tu auras peur que e t'en demande trop et tu me reprocheras que je refuse des choses agréables que tu aimes, si tu aimes certaines choses. Et il y en a tant que je suis arrivée à détester parce qu'en d'autres temps, j'ai été obligée de les faire. J'avais reçu des cadeaux... Comme les hommes que je fréquentais, exigeaient telle ou telle chose, je ne pouvais pas leur dire non ils n'auraient pas compris. Le pire, je ne me comprenais pas moi-même car je prenais du plaisir et je jouissais à faire ces choses immondes quand elles sont payées pour les faire. Si un jour, pourquoi pas dans les jours à venir comme tu ne m'auras pas payé pour cela, je viens à les refaire, ce sera parce que j'aimerai l'homme avec qui je serai, avec qui je ferai l'amour, afin qu'il prenne autant de plaisir à les recevoir que sans qu'il me les demande, bien sûr cet homme je souhaite que ce soit toi, toi qui désirera les recevoir, j'en éprouverai le désir à te les faire.
- Si pour toi... », lui dis-je, « ...c'est la chose la plus difficile à exprimer, commences donc par elle, ou par elles, toutes choses que tu détestes même si les ayant faites, les faisant, les refaisant, tu as éprouvé et tu éprouves du plaisir, ce qui en soi n'est pas incompatible, le plaisir, ou trop de plaisir, poussant souvent à répulsion. Mais dis ces choses là en employant les mots, les expressions que tu usites communément quand tu t'entretiens d'elles. Un chat c'est un chat et non un chien. Fais de même avec ce que tu détestes. Je t'ai donné ma parole. Tu ne me feras pas fuir sachant garder dignité et me montrer respectueux. Sois sans crainte, mardi je serai au rendez-vous.
- Si tu m'assures que je peux et que tu es prêts à tout entendre...
- Bien sûr, aimant les choses et les situations claires, tu peux tout dire... ! Tu peux tout me dire... ! Je ne t'en tiendrai pas rigueur. Loin de moi les idées malsaines et malfaisantes. »
Il en est advenu... Les dés sont jetés. Je suis parvenu, du moins je pense qu'elle en a attendu l'instant, à la faire parler. Certes, elle a interprété un rôle d'ingénue et pas un seul moment elle ne s'est récriée.
N'a-t-elle attendu que le petit coup de pouce pour qu'elle ose se lancer, d'en parler l'en démangeant... Je vais, au moins, apprendre la teneur de ses pensées intimes. Je saurai, aussi, comment m'y prendre, comment l'entreprendre et, le plus qui fait la différence, quant elle m'aura, le temps où je le voudrai, elle s'abandonnera alors, totalement, et nos plaisirs n'en seront que décuplés, l'envie la faisant se donner entièrement, bien évidemment sans cadeaux à la clef, entraîné, qu'elle m'aura, dans son lit.
N'y pouvant tenir, trop accro, j'aurai certainement droit à des privautés insoupçonnées. Elle se livrera, le désir intense d'assouvir sa gourmandise sexuelle, la libérant de ses complexes, de ses tabous et de ses réticences, encore faut-il qu'elle en aît et que ce ne soit point feinte, obnubilée par la présence d'un homme plus jeune, dans toute sa plénitude de ses moyens sexuels, sans atrophie notable et qu'il faut gourmander, qu'ainsi elle soit assurée de le garder, afin qu'il ne coure ailleurs chercher ce qui lui manque, par pudeur contenue, prude aristocratie de comédie, ne lui offrant pas. Se sentant plus âgée, de quatre ou cinq ans son cadet, une hantise s'installera en elle, l'obligeant à donner plus, au risque de m'offrir, même ce qu'elle peut ou dit détester.
« Je me suis mariée, j'avais vingt ans. Mon mari en avait trente cinq... »
Elle est montée sur son étalon et elle se lance... Je ne vais plus pouvoir l'arrêter.
« C'est lui qui m'a dépucelée. Ce qui m'amuse aujourd'hui, c'est que je ne l'avais jamais vu nu avant. Et j'avais découvert sa bite, pour la première fois, lors de la nuit de noce. Comme je ne savais pas faire l'amour, je croyais qu'une fois au lit, je devais écarter mes cuisses et attendre qu'il eût voulu me monter dessus, qu'il me baisât et, après éjaculation, qu'il s'endormit. J'étais gourde à l'époque. Faut dire aussi qu'il n'était très doué non plus ne m'ayant jamais donné de plaisir. Du reste nos nuits étaient monotones, les miennes surtout, me délaissant sexuellement en permanence. Je peux encore compter sur mes doigts le nombre de fois qu'il s'était soucié de mon corps... Avec lui j'ai toujours été en disette. Un jour il avait rencontré une femme plus éduquée que moi en affaires de cul et il était parti avec elle. Il continuait à venir à la maison en ami. Je n'avais pas divorcé de suite, espérant le récupérer. Un jour il m'avait demandé si sa compagne pouvait aménager dans notre villa. J'avais refusé catégoriquement, ne voulant pas faire ménage à trois. Si j'avais su ce que la vie nous réserve, ce que j'ai été amenée à faire par la suite, j'aurais accepté. Je serais toujours avec mon mari et je n'aurais pas divorcé bêtement. Aujourd'hui, au lieu de croupir à Amélie les Bains, toute seule, je vivrais toujours à Nice. Dans la vie, nul ne sait ce qu'il fera demain et de quel pain il mangera. Deux femmes et un homme, sous un même toit, la situation peut paraître anormale et bizarre, mais c'est excitant, très excitant. Un véritable esprit de compétition s'engage, entre elles deux, et l'homme nage sur un vrai nuage de plaisir. Personne ne s'ennuie. Il y a toujours un caresser, à branler ou à sucer, une poitrine à dorloter et une bouche à embrasser, dans toutes les situations possibles et dans toutes les positions inimaginables. Et toi... »
Un instant de silence, comme si elle se doit de reprendre son souffle quand brusquement, elle m'interpelle directement :
« As-tu déjà fait l'amour avec deux femmes dans ton lit ?
- Non jamais... », je lui réponds, quelque peu interloqué par la question aussi inattendue que brutale, « ...Je suis passé peut être à côté de quelque chose de fantastique... Qui sait ?
- Peut être qu'un jour tu connaîtras... », enchaîne-t-elle sans démonter nullement, « ...une nuit d'intense folie et d'extase ! Qui sait aussi... ? J'ai souvent, quant elle se déplace dans le Vallespir, une amie de Nîmes qui vient dormir chez moi. Comme je n'ai qu'un lit, j'ai bien un canapé, au salon, mais ce n'est pas un convertible, nous dormons toutes les deux dans la même chambre et nous partageons la même couche. Que l'avenir fasse que notre relation devienne intime, qu'un soir je te reçoive, en mes appartements, et que mon amie, en goguette dans la région, décide de s'inviter... Ce ne sera pas parce qu'il y aura un homme chez moi que je me refuserai de l'héberger. C'est une amie merveilleuse et nous entretenons, depuis des années, des rapports sains, privilégiés et chaleureux, d'intensité incomparable. Elle est toujours présente quand j'affronte des moments difficiles. Elle sait me consoler. Elle sait me redonner goût à la vie. Elle regorge de tendresse. Elle est attentionnée. Elle est douce. Elle est caressante. Elle est tout ce qu'un homme ne sait pas être avec une femme. Avec elle, les jours et les nuits que nous passons ensembles, sont des heures partagées de bonheurs, de plaisirs et de jouissances. Ne penses pas, surtout pas, que mon amie et moi, nous sommes des gouines, nous aimons les hommes et nous savons, aussi, nous consoler de nos déceptions amoureuses. Cette nuit là, à moins que tu ne te décides à occuper le canapé, ce serait vraiment dommage si tu n'acceptais pas de nous tenir compagnie, nous ferons lit à trois. Ais certitude, aussi, que sa présence ne me perturbera pas le moins du monde, mon amant aura tout ce qu'il souhaite de moi. Et je ne te refuserai rien. Ais certitude, enfin, que si tu décidais d'occuper le canapé, nous saurions, toutes les deux, venir t'en déloger et, s'il le fallait te traîner jusqu'au lit. Cela te plairait d'être entouré de deux femmes, l'une ta maîtresse qui, cette nuit là, ne serait que ton esclave, et l'autre, une inconnue charmante, avec un corps de rêve et une chatte gourmande, experte ès-baise ? C'est avec elle, toutes les deux nous vivions à Nice à la même époque, nous étions voisines, des villas contigües, nos époux courant le guilledou et toutes deux divorcées, que j'ai appris l'art et la manière de combler sexuellement un homme. Dis-moi... cela te plairait ? Et j'aurai plaisir que tu me répondes oui car je n'aimerai pas décevoir mon amie.
- Avant de te répondre, je tiens à te préciser, j'ai mes principes, que si tu m'avais informé que tu recevais, non une amie mais un ami, je peux t'assurer, les choses devant être claires, que j'aurais interrompu la communication sans préavis. Je n'ai aucune intention, dans le cadre d'une relation intime, à jouer le rôle de second amant, lui n'étant là que pour boucher les trous et pour combler les manques éventuels. Puisque tu m'entretiens de tes relations avec ton amie, au féminin, je le précise, çà à toute son importance, et que tu me poses la question de savoir si j'aurais et j'éprouverais plaisir à passer une nuit, bien au chaud entre vous deux, je ne peux pas te dire non, le corps nu d'une femme, sa forme féline, ses muscles effilés, ses courbes affriolantes, ne méritent que louanges. Alors deux corps dans toute leur nudité, c'est de la magnificence et de la luxure, pour le corps d'un homme à l'ossature bestiale, dont je ne saurai pas me priver de m'en régaler, ne serait-ce que du regard. Par contre, mon plaisir serait assuré. Toutes les deux, dans un esprit de compétition bien naturel, l'une et l'autre voulant s'imposer et imposer sa personnalité, son charme et son savoir faire, vous multiplierez les artifices, ce qui ne sera point désagréable, bien au contraire, vous m'entraînerez dans une mirifique et mirobolante débauche d'étreintes qui me transporteront directement au paradis. Je te l'ai dit, je n'ai jamais eu cette chance. Je ne refuse jamais de tester des expériences nouvelles, bien sûr si je suis le seul homme présent, cas contraire, je tirerai la route. Si les circonstances et les imprévus, à moins d'un appel téléphonique anodin et inopiné intercesseur, donnerait l'occasion d'une rencontre avec ton amie, en ton domicile, et d'une cohabitation nuitale à trois, sois sans crainte, j'ai une sainte horreur de dormir sur les canapés, je prendrai place entre vous deux. Mais nous n'en sommes pas en ces considérations saugrenues, tu ne penses pas ? Notre première rencontre ne doit avoir lieu que dans deux jours. Rien ne laisse, pour l'instant les Dieux n'étant pas de la fête, présager que nous pourrions entretenir, toi et moi, des relations intimes, une relation amicale est, elle, dès plus prévisibles ayant accepté, sans tergiverser, ta proposition. Mais de là à penser qu'un attrait mutuel et charnel, humainement compréhensible, nous conduirait en des univers de tendresse et de sensualité, et nous baignerait dans l'érotisme, il y a un grand pas à franchir, et ce n'est pas, à ce jour, à y penser, ni à envisager.
- Ta réponse est une mine de renseignements. Elle est très riche en informations et elle me donne à croire que tu es un homme de grande qualité morale et intellectuelle. Pour mon amie, seules des circonstances impromptues pourront nous amener à la situation que j'ai évoquée. Je ne la provoquerai pas intentionnellement. A ce sujet, sois sans crainte..., je ne l'appellerai pas pour lui annoncer que je te rencontre mardi et l'inviter à me rejoindre. J'aime mieux te connaître d'abord et, avant de le partager avec elle, de goûter à ton corps et à ton sexe. J'ai hâte de te voir nu, de m'extasier devant ta bite bien raide, de peloter tes boules, de caresser ta verge et de baiser avec toi. Et comme tu le dis avec pertinence, sa venue n'est pas à envisager dans l'état actuel des choses. Rien ne nous dit, même si je suis convaincue qu'elles seront, que nous allions vers des relations intimes. Si je n'en étais pas convaincue, je ne t'aurai pas rappelé. Te dire que tu me plairas physiquement, peut être pas, mais pour moi seule la beauté du cœur a de l'importance, et la tienne me plaît... Alors, la beauté physique, elle est aléatoire. Je ne sais pas, non plus si tu éprouveras de l'intérêt sexuel en ma compagnie. Par contre, si tu n'as pas eu l'occasion de connaître mon amie avant que nos relations ne soient profondes, quand tu auras aménagé ton bureau, sur Amélie les Bains, tu auras la joie de faire sa connaissance. Je l'inviterai, avec ton accord, à pendre la crémaillère, ce qui se fait habituellement et on y convie des amis et des intimes. Tu sauras, alors, me dire comment tu la trouves.
- Et tu ne crains pas, si notre relation se pare de complicité, que ton amie s'interpose entre toi et moi ? Qu'elle me trouve à son goût ? Que je corresponde à son personnage ou à celui de ses fantasmes et qu'elle me fasse des propositions honnêtes ? Que je puisse me laisser tenter ?
- Non ! Et je suis affirmative. Nous gardons chacune notre rang et, quant il le faut, nous savons partager. Alors, par accord tacite, l'une et l'autre nous nous faisons pleinement confiance, nous n'intercédons jamais sur la part qui ne nous revient pas mais, nous n'hésitons pas, le flair féminin, à en créer une d'artificielle, en multipliant les temps communs propres à nous satisfaire et à nous combler toutes les deux. L'une et l'autre nous jouissons de notre retraite. Nos heures n'étant plus comptées, il nous est tout loisir de nous retrouver, alternant les invitations, au domicile de l'une ou de l'autre parce que nous nous complétons merveilleusement pour accéder à la réussite d'une relation de qualité vécu à trois. Depuis que nous nous connaissons, je te tranquillise, je ne sais pas si je te l'ai dit, mais mon amie n'a, seulement, que cinq ans de plus que moi et elle est plus fine de corps que je ne le suis, plus racée aussi, plus explosive et plus bombe sexuelle, ce qui ne gâte rien, au différent, je suis plus raffinée, plus câline et plus coquine aussi. Et l'une et l'autre nous ne dédaignons aucune position, aucune intromission, ne nous interdisant rien, ne nous refusant rien. A ce propos, mon amie à une philosophie très explicite et très imagée. Elle ne se prive jamais de dire et de répéter qu'une femme à une bouche faite pour gober les boules, tailler des pipes jusqu'à porter les bites à l'agonie, de tout avaler et de continuer la fellation afin de redonner de la redondance au mandrin parce qu'elle dit encore qu'elle à une chatte et que sa chatte aime bien être remplie, fouie, dardée et aussi badigeonnée. Enfin, comme elle le souligne, elle a un troufignon et elle se refuse que le sot l'y laisse sans l'avoir défoncé. Je crois que je t'ai tout dit car j'aime bien sa philosophie et j'applique, de même, ses préceptes. Je te tranquillise encore, nous ne tenons pas à des relations en permanence empreintes de triolisme. Nous ne nous en tenons qu'aux préliminaires, quand l'une de nous deux fait ne nouvelle rencontre et nous prenons plaisir à tester le bonhomme sans attendre que les relations s'installent. En fait, de telles situations ne se sont produites que rarement, en quatre ou cinq occasions franches. Elles n'ont pas entraîné de rupture entre nous. Elles nous ont beaucoup plus rapprochées, nous étant refusées à accaparer, pour notre compte personnel, l'ami intime de l'autre, la part royale étant réservée à celle qui a levé le beau parti, le meilleur rôle lui en revenant. Et s'il y a eu échec, une ou deux fois, celui-ci est venu de l'homme qui n'avait pas accepté de vivre une relation à trois, chose dommageable puisqu'il se privait d'un plaisir.
- C'est tout à votre honneur, à l'une et à l'autre, de ne pas vous octroyer le copain de son amie. Je sais, à l'avenir, ce à quoi je peux m'attendre, si une évolution favorable prend naissance entre toi et moi, et si, les cieux du lit agréent une liaison charnelle, elle sera suspendue à la venue latente, tout autant que pimentée, de ton amie.
- J'espère très vite qu'elle viendra me rejoindre... car je souhaite que mardi soir tu voudras bien rester en ma compagnie... J'ai déjà envie de faire l'amour avec toi... Mais nous continuerons à parler de mon amie, si tu le veux bien, à un autre moment ou un autre jour. Pour l'instant, je dois plutôt revenir à mes moutons et te parler de moi. Après mon divorce, j'ai appelé cette période troublée l'époque de la vierge folle. Je n'avais de comptes à rendre à personne. J'étais libre comme l'air. J'avais été initiée, par mon amie, aux délices de l'amour et j'en profitais au maximum. Je croquais, dans la vie, à pleines dents. J'en prenais plein la vue et plein les mirettes, gobant des bites et taillant des pipes à bouche goulue, baisant avec tout ce qui me frottait de trop près ou qui me faisait un peu de gringue, récupérant tout ce que j'avais perdu, n'ayant pas su donner satisfaction et plaisirs à mon mari et n'ayant pas trouvé moi-même auprès de lui. En ces temps là, j'habitais Nice et j'étais première secrétaire dans une étude notariale importante de la ville. Je traitais directement avec les clients, jouant le rôle de deuxième clerc suivant les actes à passer. Je recevais de très nombreuses invitations, surtout d'hommes porteurs d'un âge certain et, ce n'était pas négligeable, d'un portefeuille bien rempli, à les accompagner au restaurant. Je n'en refusais aucune. Quand ils approchaient de l'octentaine ou qu'ils la dépassaient, c'était leur grand plaisir de parader à une table d'une enseigne bien guindée, à la notoriété redondante, lieu de ralliement de tous les notables de la ville, en compagnie d'une jeune femme, bien mise, bien en beauté et légèrement vêtue, une jeune dame que l'on pouvait prendre pour leur fille ou leur petite fille, mais dont ils se chargeaient, s'en glorifiant, de la présenter comme leur gente amie, certains ajoutant même très experte dans l'art de l'amour et un vrai démon passionnel sachant leur redonner leurs vingt ans. Leur bonne étoile aristocratique, parsemée de chevrons de noblesse, n'en brillait que plus sur le firmament, en comparaison de ce qu'ils avaient dans leur pantalon, deux orphelines et un absent qu'ils cherchaient désespérément quand l'envie de pisser leur en prenait. Après, c'était vrai, je terminais dans leur lit. Comme beaucoup ne pouvaient plus faire grand chose avec leurs ustensiles réformés, pour qu'ils se tinssent raides il aurait fallu les amidonner, les nuits se ressemblaient toutes ou presque. C'était toujours le même rituel. Pendant que je passais dans la salle d'eau, parfois certains amateurs d'odeurs fortes s'y refusaient, pour y faire mes ablutions, ils filaient dans leur chambre. Ils se déshabillaient et se calaient, jambes écartées, leur minable engin pendouillant entre leurs cuisses souvent cagneuses, assis ou à demi-assis, sur le haut de leur lit, attendant, l'air béat, le port altier, pleins de suffisance, que je vinsse les y rejoindre. Je n'arrivais jamais nue. J'étais mise dans tous mes vêtements, du moins presque tous ayant seulement ôté ma culotte et mon soutien gorge, pour la majorité d'entre eux ils m'avaient offert mes tenues de soirées, portant en main un gant de toilette en-savonné, généralement en soie, un autre simplement mouillé d'eau, une serviette de toilette aux fibres douces et un flacon de parfum grand chic. Je m'asseyais, écartant légèrement mes jambes, remontant incidemment ma jupe, découvrant au trois-quarts mes cuisses et laissant entrevoir ma toison, afin que s'ils souhaitaient y poser leurs mains et oser quelques caresses ils le puissent, à côté d'eux. Et je m'appliquais à faire leur toilette intime, m'attardant sur leurs couilles, lustrant leur bite décrépie et peaufinant, tout particulièrement, à leur âge ce qu'ils sentaient la pisse, le décrassage de leur gland que j'avais pris soin de décalotter, la faisant durer le plus longtemps possible, les conditionnant. Quelques fois, certains bandaient, mais, pour les autres, la verge n'arrivait à prendre qu'un peu de volume sans pour autant atteindre la rondeur et la raideur d'une bite en érection. Ils se laissaient faire, badaudant aux corneilles, tout comme quand ils étaient de tous petits enfants et que leur maman les lavaient dans une bassine d'eau tiède. Et j'étais leur maman. Quand j'étais sûre que leur verge était propre, qu'elle commençait à sentir bon, je déposais un baiser furtif sur leur gland décalotté, puis je parfumais avantageusement, ils avaient assez de fric pour garnir leur armoire de toilette, leur ventre rond, leurs fesses creuses et leur organe génital déficient, sans oublier leurs couilles, des boules ridicules perdues dans un amas de peaux pandouillardes que je continuais à palper et à grattouiller parce que, vicieux, ils aimaient çà. Je vais être indiscrète. Je peux l'être ? Est-ce que tu aimes et aimerais qu'une femme te bichonne le sexe ? Qu'elle le lave précautionneusement, tout en le caressant pour te faire bander et pour te monter en pression ? Qu'elle le parfume après l'avoir bisouté ? Qu'elle s'encanaille un peu et qui sait, qu'elle t'en accorde plus en terminant avec une bonne fellation bien baveuse ?
- Je ne peux point te répondre, non pas que je ne le veuille pas, ce sait ingrat de ma part puisque tu es, toi, à me faire des confidences mais la seule personne qui m'a lavé, c'était dans ma prime jeunesse, et elle avait nom, ma mère. Depuis, je n'ai plus eu cet insigne honneur, ni cette grâce. Du reste, je n'ai jamais pris de bain avec une femme. Je te tranquillise, je n'en ai jamais pris, non plus, avec un homme aussi bel Apollon soit-il ! Je n'ai aucun grief à l'encontre les homosexuels, eux, ils vivent leur vie, moi, je vis la mienne. Je n'aime que la compagnie des femmes. Je ne peux pas te répondre et je n'ai aucune idée sur les sensations que je pourrais ressentir. Je suppose que la délicatesse serait de mise et que j'apprécierais, à sa juste valeur, la sollicitude de la gente dame qui me ferait connaître ce doucereux plaisir.
- Est-ce que si je lavais ta bite, si je prenais le temps de la caresser, de la dorloter et de la câliner, si je te la bisoutais, avant de la parfumer, qu'ensuite, humant la senteur de la lavande, de la rose, du jasmin ou autres, ma bouche s'y alanguissait, s'y coulant, si éternisant, je te ferai bander ?
- Rien qu'en t'écoutant parler je bande déjà...
- C'est vrai, mon chou, tu es déjà tout gros... dommage que je ne sois pas à côté de toi ou que toi, tu ne sois pas à mes côtés, je m'empresserais de déboutonner ta braguette et de te la sortir... Mais si tu répondais d'abord à ma question au lieu de me laisser emporter par l'idée que tu bandes...
- Laver un sexe n'est que caresses, n'est-ce pas ? Et les mains d'une femmes sont si douces, si sensuelles et si libertines, que ma verge engourmandie ne se priverait pas de se cabrer, de se durcir, de prendre de la rondeur et de pointer, sans vergogne, en direction de tes lèvres, remerciant, en cela, les gratitudes, à elle, fémininement accordées. Bien vite elle serait en érection, entre les doigts acoquinés de l'adorable et galante dame, toi en l'occurrence, m'ayant posé la question, lui montrant, te montrant tout l'intérêt qu'elle lui, qu'elle te porte. Je crois t'avoir répondu avec franchise et honnêteté. Je te l'assure, si une femme me décrassais la verge et les deux orphelines, en dessous d'elle suspendues, et si plus, elle les humectait de parfum, je banderais. Et toi..., je ne dis pas avec moi, nous ne nous connaissons pas encore, mais avec tes hommes du passé, est-ce que tu prenais plaisir à jouer ce rôle de soubrette ?
- Tu ne le sais pas encore mais qui dit que tu ne l'apprennes sans trop tarder, mardi n'étant qu'à deux jours de nous... Et je me refuserais à ce que tu ne restes pas avec moi le soir... J'ai toujours aimé caresser des sexes. Laisser glisser langoureusement ma main sur toute la longueur de la verge, grattouiller le gland décalotté, tâter et palper les testicules ou la laisser s'égarer sur les fesses et se perdre sur les bord d'un anus, lisser les replis des grandes lèvres génitales, infiltrer mes doigts dans la fente d'une vulve, titiller un clitoris, est une délectation pour mes sens. Et j'adore me caresser des heures durant. Depuis que nous sommes au téléphone, je n'ai pas cessé un instant de me donner du plaisir. J'ai toujours grand bonheur, lavant une bite, à profiter de ces moments très riches parce que l'homme, dans ce cas, s'abandonne totalement au plaisir et à la délectation de se faire, ainsi, choyer, qu'il peut ressentir, esclave de la femme qui le câline. Et j'en éprouve une intense jouissance. Et le seul homme, dans ma vie de femme, que je n'ai jamais lavé, n'a été autre que mon mari. Tu ne peux pas savoir combien j'ai une envie folle de te laver. Si tu étais chez moi au lieu d'être parti sur l'Andorre, tu serais déjà tout nu sur mon lit et je te bichonnerais de partout. Et mon désir est si fort que j'ai l'impression de tenir ta bite dans ma main, que je la dorlote, qu'elle me nargue et qu'elle appelle mes lèvres et ma bouche. J'ai envie de la gober toute entière, et de la garder, et de la sucer, et de la téter, et de la porter à la pâmoison, et de te boire jusqu'à la dernière goutte. Tu diras que je suis peut être dingue, obnubilée par le sexe, mais je suis en manque, actuellement, depuis plus de trois ans. Et je crois que c'est compréhensible et que c'est humain. Mon dernier compagnon n'aimait pas du tout ça, pour cause, c'était un bravache et un fier impuissant qui s'ignorait, ou qui faisait semblant d'ignorer, se disant être un vrai macho. Mais il était chargé de fortune, l'un me compensant l'autre, et puis il y avait mon amie, les temps où il s'absentait, et ces temps étaient longs, nombreux et courants. Je suis en manque, je te l'ai dit et depuis trois ans aucun homme ne s'est glissé dans mon lit, n'a posé ses mains sur mon corps et n'a partagé, mon désespoir, mes nuits. J'adore aussi prendre des douches, les bains ne les prisant pas, par la difficulté des positions et l'étroitesse du récepteur, en agréable compagnie. Tu ne peux pas t'imaginer, il est vrai tu m'as avoué n'en avoir jamais pris en compagnie d'une femme, combien l'excitation est extrême. Deux corps nus, l'un féminin et félin, l'autre masculin et bestial, érigés dans toute leur droiture au cœur du bac douche, si près l'un de l'autre, se touchant, se fleurant et s'électrisant mutuellement, la pomme déversant une pluie d'eau tiède au-dessus de leur tête, les visages ruisselants, les muscles luisants, les courbes arrogantes, les mains glissant sur les peaux avides de douces caresses, tout un univers s'embrase quand, emportée par les câlineries digitales, la bite de l'homme se dresse et vient effleurer la chatte ou, le cul, déjà pâmés et consentants de la femme qui n'en peut plus de se garder de toute pénétration, la provoquant, l'aidant, la guidant jusqu'au plus profond de ses chairs, le ventre tendu, les cuisses légèrement écartées, le fessier en déconcentration maximale, les doigts harponnés, les ongles incrustées dans les chairs, aux fesses mâles, l'instant de la jouissance et de l'orgasme ne demandant plus que l'explosion finale. Imagines-toi, aussi, la présence d'une seconde femme, un vrai volcan, participant à ces fêtes pyrotechniques, le sublime en résulte. Aux caresses manuelles s'y incluent de suaves attouchements buccaux dans une symphonie en rut majeur. Un sexe, un second sexe et une langue libertine qui lèche et lape, les deux intimement unis, communiant dans un même élan de tendresse et de sensualité, la pomme de la douche, complice, aspergeant toujours les trois corps sexuellement enlacés, le cadre est mirifique et l'instant imprenable. Tu sais, je donnerais, des jours et des semaines, le temps n'étant pas comptable de la vie d'une femme, de mon existence, pour retrouver ces heures de sérénité charnelle où, transportée, débauchée et ensorcelée, il n'est plus une chatte, il n'est plus un cul, il n'y a qu'une double pénétration, l'une digitale, l'autre phallique, au comble du bonheur vaginal et anal, entraînant un double coït. Mais avec mes petits vieux, je reviens vers eux et vers mon passé, c'était une histoire plus sobre. Sous la douche, perclus de rhumatismes et de douleurs, ils n'auraient pas tenu longtemps, l'eau anéantissant leurs occasionnelles, ou leurs rares velléités, qu'ils auraient pu avoir. Ils se satisfaisaient de faire la planche sur le lit et leur suffisait pour les mettre, momentanément, en train. Après, tout dépendait des fantasmes de chacun. Certains voulaient un strip-tease, alors je remettais ma culotte et mon soutien-gorge. A leur convenance, soit je m'exécutais, remontant sur le lit, soit je le faisais, debout, bien en vue, au milieu de la chambre. Je n'oubliais jamais de me caresser la poitrine, le ventre, les fesses, les malaxant, les triturant. Quand j'en arrivais à ôter la culotte, je jouais longuement avec l'élastique, montrant, par intermittence, mes poils pubiens, leur laissant entrevoir ma chatte, la leur cachant aussi vite, et j'attendais le dernier moment, ils commençaient à saliver, pour me retrouver totalement nue. Alors, je m'agenouillais sur le lit. Je me branlais, m'arrangeant toujours pour mon sexe se trouva le plus près de leur bouche, comme çà, s'ils en avaient l'envie, ils pouvaient l'embrasser. Ils ne s'en privaient pas. Je continuais ce manège jusqu'à ce que j'en arrivais à la jouissance, la mouille dégoulinant sur mes cuisses, ce qui les rendaient heureux. D'autres préféraient me déshabiller. Je les laissais faire. Ils me touchaient alors de partout. Ils n'ignoraient rien de mon anatomie, palpant et molestant mes seins, mon ventre, mes cuisses, mes fesses, ma chatte et mon troufignon. Ils glougloutaient mes tétons. Ils léchaient mon clitoris. Ils lapaient mon trou du cul ou ils y enfonçaient leurs doigts. Ils en prenaient tout ce qu'ils en voulaient. Leurs mains fébriles n'arrêtaient pas, leur bouche et leur langue non plus. Ils étaient intenables, pire que des gosses qui joueraient avec une poupée... Tu ne dis rien.
- Je t'écoute, un point c'est tout... C'est si riche en enseignements et si foisonnant de renseignements que je n'ai rien autre qu'à t'entendre discourir sur ta vie privée.
- Tu fais comment, toi, quand tu es avec une femme ?
- Comme tout le monde, je crois... Tout dépend des circonstances et du lieu, si l'envie est pressante ou si elle ne l'est pas. En principe j'aime bien déshabiller une femme, l'acte regorge de charmes cachés. J'aime bien, en contre-partie, être déshabillé par elle. Non pas à la va-vite, vêtement après vêtement, dans l'engrenage d'une multiplicité de caresses, jusqu'à ce que nous nous retrouvions en culotte ou en slip, pour que la nudité des deux corps, déjà engourmandis, excités, intervienne le plus tard possible, un tout petit bout de tissu sur la peau, en l'endroit crucial, masquant à peine les sexes, est très érotisant d'autant qu'il faut glisser sa main sous le frêle triangle de coton et de soie pour sentir la douceur des poils, la tiédeur de la vulve et les vibrations de la chair. Par contre, je n'ai jamais eu droit à un strip-tease tel que tu me l'as décrit.
- Tu ne crois pas que c'est dommage, pour toi, de n'avoir jamais joui du spectacle d'un corps de femme se dénudant bribe à bribe, dévoilant ses charmes cachés ? Tu connaîtras un jour cela aussi et dès mardi soir, je te le promets, car mardi tu dormiras chez moi, j'en ai certitude et je ferai tout pour qu'il en soit ainsi. Et tu ne pourras pas me refuser. Un strip-tease... L'instant est magique. Il est exquis. Mon amie m'y avait initié. Elle, elle est admirable quand l'heure du coucher survient. C'est devenu, pour elle, un rituel solennel et une grande messe à laquelle, tous les soirs, elle prend joie et plaisir, ne s'y soustrayant qu'en de très exceptionnelles occasions. Elle a l'art et la manière d'effeuiller la marguerite. Tu sauras t'en rendre compte, par toi même, le soir où nous nous retrouverons, incidemment, dans mon appartement. Et, ce qui ne gâche rien, elle est un beau brin de femme. Toutes les deux, côte à côte, je me sens d'une mocheté complexante, bien que je sois toujours en beauté, corporellement parlant, possédant ce qu'il faut là où il faut, des nichons bien droits, bien gorgés de chair et une chatte qui baille d'aise devant une bite bien raide. Je te signale, la discussion m'y menant, que ce n'est pas un tiroir caisse qui se niche entre mes cuisses mais, se pelotonnant au cœur d'un gazon qui ne demande qu'à être entretenu avec tendresse et moultes attentions, par un jardinier sensuel, c'est une chatte doucereuse et câline que j'y garde avec amour. D'autres le dénomment écrin choyant les bijoux de famille raides et redondants, gorgés de sève procréatrice qui se glissent en lui, s'y épanouissant, et, il les tient serrés, en les minaudant, jusqu'à ce qu'ils s'y abandonnent, dans un ultime sursaut de résistance et d'orgueil, tant bien même, douillet fourreau bien huilé, espérant qu'une dague bien ronde, bien dure et longue à souhait, en épouse ses parois et l'humecte, dans une éjaculation toute de puissance, de ses âcres et tièdes humeurs spermatozoïdales. Pour ce qui est de moi, j'aime dénuder mon corps ainsi. Même quand je suis seule, je m'imagine, l'image est si belle, qu'un homme se trouve, le sexe en apparat, étendu sur mon lit. Je lui offre mon effeuillage agrémenté de mille caresses portant mes chairs à l'orgasme final. Après je me sens bien, détendue et calme, tu ne peux pas savoir. Longtemps je garde les yeux fermés, attendant, vainement, d'être chevauchée, pénétrée, ensemencée. Ce serait mieux si vraiment il y avait un homme, mais faute de grive, je mange du merle. Depuis hier soir, je me contente, me disant que dans deux ou trois jours, tout changera et il y aura vraiment quelqu'un qui saura apprécier. Et ce quelqu'un.... ce sera toi.
- Je n'en doute pas un instant. Ce doit être très agréable et si excitant. L'homme doit être aux anges. Que dire de sa verge ? Elle doit être plantée, tel un pieu, dans un vallon brûlant.
- Tu rigoles ou alors tu te moques de moi ? Mes bonhommes avaient du mal à la lever et à la garder raide. Ils ne pouvaient que rarement me baiser tant elle était ridicule. Cela arrivait de temps à autre. Ils étaient alors tellement excités de se voir bander qu'ils se jetaient sur moi pour me troncher avant qu'elle ne retombât. Le pire, c'est qu'ils abandonnaient à moitié le travail commencé, leurs couilles molles, sans avoir joui dans la plupart des cas, ou alors ils le faisaient comme des lapins..., renter et cracher de suite... Qu'importe, ils étaient contents de m'avoir montée qu'ils aient pu ou non arriver à conclure.
- Et toi ?
- J'aurais bien aimé qu'ils soient parvenus à la conclusion après avoir fourragé longtemps, au moins j'aurais peut être eu la chance d'un orgasme. Et toi, aurais-tu conclu de suite ou y aurais-tu mis les formes ?
- Très certainement, je serais arrivé à la conclusion. Mais, avant, je ne t'aurai pas lâchée, parvenant à contrôler mon éjaculation tant que tu n'aurais pas obtenu le plaisir total auquel tu pouvais aspirer et la jouissance orgasmique, en finalité, dans son sens noble. Autrement, pourquoi faire l'amour égoïstement, l'acte, par lui-même, étant l'expression d'un plaisir égoïste ?
- C'est beau ce que tu viens de dire. C'est profond. Tu ne peux pas savoir comme j'ai grande envie de te voir mardi... Je n'en doute pas, tu sauras me satisfaire. Dommage, que demain, tu sois à Barcelone, nous aurions pu avancer le rendez-vous d'une journée...
- Comme tu le dis justement, demain je suis à Barcelone et je ne peux vraiment pas me trouver à Amélie les Bains. Mais mardi..., ce n'est que dans deux jours. Le temps passe si vite. Tu ne t'en apercevras pas, je serai en Vallespir et nous pourrons faire ample connaissance. Nous en aurons tout le temps. Je suis libre et les heures ne comptent pas pour moi, sachant me libérer selon les circonstances.
- C'est vrai, mardi n'est que dans deux jours. Et je suis loin d'avoir fini de tout t'expliquer. Je ne t'embête pas trop ? Tu n'as pas honte de moi avec mes confidences intimes.
- Ne t'ai-je pas dit, au préalable, averti que j'étais prêt à tout entendre ? Alors n'ai aucun embarras, continues donc à vider ton sac, cela te fait une merveilleuse thérapie. Je suis à ton entière écoute. Si tu le désires, tu peux même me reparler de ton amie, quand elle te rend visite et qu'elle s'invite une ou deux nuits en ta compagnie.
- Je t'en parlerai après. Je préfère revenir à mes hommes. Une fois que j'étais déshabillée, certains aimaient à caresser mes seins et ma vulve avec leurs mains et leur bouche. Je crois qu'ils en éprouvaient du plaisir. Comme ils ne pouvaient souvent pas faire grand chose avec leur queue, ils me suçaient la chatte et ils étaient heureux quand ils étaient parvenus à me faire jouir. Je sentais leur langue dans ma vulve, laper mon vestibule, titiller mon clitoris et çà m'excitait beaucoup. Ne pouvant pas être baisée autrement, je prenais mon pied comme je le pouvais ? Et pour que le coït fut encore plus fort, si eux n'y pensaient pas, je m'enfonçais un doigt dans le trou du cul et je me branlais. Ainsi le clitoris et le vagin stimulés par leur succion, alors je sollicitais l'érotisation des terminaisons nerveuses de ma muqueuse anale et je parvenais, ainsi, à obtenir un violent orgasme. J'ai toujours aimé, çà m'excite énormément, qu'un homme caresse ma chatte avec sa bouche, ses lèvres, sa langue, un peu moins avec les doigts, eux je les préfère fouissant dans mon troufignon. J'arrive toujours à jouir quand on me câline ainsi. Avec mon mari, je te l'ai dit, je crois, baiser, c'était pour moi écarter les cuisses, me faire pénétrer, recevoir le jet de sperme dans mon vagin et çà s'arrêtait là, point final. Jamais je n'avais voulu qu'il me suçât. Je trouvais sale qu'une bouche embrassât mon sexe. Mon mari avait toutes les raisons de me dire que j'étais nulle en amour. Ce fut aussi mon amie qui m'y initia. Elle, elle savait lécher une chatte et elle le fait toujours divinement bien. Depuis, j'adore qu'une tête se cale entre mes cuisses. Je sais que j'appartiens au moins à quelqu'un et que cet homme, ou mon amie quand elle me rend visite, est mon esclave. Je le récompense par l'explosion de ma jouissance. Je sais qu'il boit le bien le plus précieux qui est en moi, et qu'il ne peut pas s'en passe. J'aimerais qu'une fois un homme me suce jusqu'à ce que je ne puisse plus le supporter, à m'en évanouir de bonheur. Je te parle, je te dis tout, mais je suis curieuse aussi. Je ne suis pas une femme pour rien. Est-ce que tu aimes sucer une chatte ?
- Je vais te répondre simplement ! Qu'une femme soit comblée est ma préoccupation principale et c'est plus important que d'accéder à mon propre plaisir. Si elle a envie que je la suce, comme tu dis, elle saura me le faire comprendre. Alors, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la satisfaire. Tu sais..., c'est agréable de poser sa tête sur les cuisses de sa compagne, de déposer de délicats baisers sur sa motte pubienne, de flirter avec ses lèvres génitales, de les entrouvrir, lingüalement de visiter son vestibule tout humecté de sécrétions, de boire à son clitoris, de respirer l'odeur de son sexe en pâmoison et de ressentir les légers tressaillements qui irisent sa peau et qui se difusent dans ses entrailles. Elle n'a plus besoin de quémander une frivolité. Tout son corps s'exprime à l'unisson de ses pulsions. Généralement une main se perd dans les cheveux et tu sais, sans qu'elle n'en ait pipé mot, qu'elle aime les caresse buccales, labiales et linguales. Tu lui offres ce cadeau qu'elle a tout lieu d'attendre de toi.
- Comme j'envie les femmes qui baisent avec toi et comme elles doivent être heureuses de se retrouver dans tes bras. Les femmes aiment, plus que tout, qu'un homme soit attentionné, proche d'elles et capable de répondre aux sollicitations de leur corps. Je t'aurai connu, il y a une vingtaine d'année, je crois que je n'aurais pas accepté autant d'invitations et que je n'aurais pas satisfait les fantasmes sexuels de tous les vieux défraîchis, mais riches, qui me faisaient miroiter le monde en couleur. C'étaient tous des vicieux. Ils voulaient tous que je leur palpasse les couilles et que je leur suçasse la bite. Avec toi, je sais que tout aurait été différent. Mes bonshommes, quand il voulaient me baiser, je savais qu'ils n'arriveraient pas au terme de l'acte. J'étais obligée d'achever la partie de baise par une fellation se traduisant en sucette baveuse inexorablement. Quand ils éjaculaient, en se retirant, je recevais leur sperme sur la figure, sur le cou, sur la poitrine. Leur jus poisseux était gluant. Je collais de partout. C'était dégueulasse. Je détestais, aussi, quand ils ne se retiraient pas assez vite. Ils attendaient l'instant ultime, ou ils ne se retiraient pas du tout, alors, comme je devais continuer à les sucer, leur queue à demi pansies étant toujours dans ma bouche, ils se vidaient, m'obligeant à avaler leur sperme. Je crois que c'est leur queue rabougrie qui me dégoûtait surtout car, le pire de tout, c'est que chaque fois que cela se produisait, j'atteignais l'orgasme. C'était tellement jouissif. Et toi, tu aimes qu'une femme te suce ?
- Si je te répondais non, je te mentirais. Je ne serais pas un homme. Toi, tu aimes les caresses buccales ? Pourquoi détesterais-je une fellation ? Ce serait contraire au plaisir. Par contre j'ai une aversion envers éjaculer dans la bouche d'une femme. C'est l'avilir quelque part. Une femme c'est un être si noble qu'il est indélicatesse de la souiller.
- Merci pour tout ces compliments... Ils me touchent. Si tu étais à côté de moi, je t'embrasserais de joie. Je saurai me rappeler que tu es respectueux et que tu ne t'attaches pas à la bassesse Je sais que je peux te faire confiance. Je te le redis. Si tu étais à côté de moi, tout en t'embrassant, j'aurais laissé glisser une main jusqu'à tes entre-cuisses, j'aurais cherché à savoir, à travers le tissu, si ton sexe était gros. S'il ne l'était pas, j'aurais mis toute ma science pour qu'il le devienne, qu'il gonfle dans ton slip et, parvenu à mes fins, j'aurais déboutonné la braguette de ton pantalon, j'aurais fouillé dans le vêtement et sorti ton engin de plaisir. Alors, je me serai agenouillée devant toi et je t'aurai sucé de bonheur. Mais je t'aurai interdit de te retirer quand tu serais parvenu à la jouissance. Ta bite, elle, n'est pas rabougrie et je n'en aurais pas eu de dégoût. J'aurais avalé ton sperme jusqu'à la dernière goutte... J'aurais même continué à te sucer pour te faire à nouveau devenir gros dans ma bouche et après... je t'aurais offert ma chatte ou mon trou du cul pour que tu les honore de ta semence. Mais j'apprécie que tu ne prennes pas une femme qui fait une fellation pour une pute et que tu ne l'obliges pas à faire des choses qu'elle se refuse à accomplir.
- Tu sais, un homme pressent l'instant, des signes l'en avertissent, où il va éjaculer. Tout son corps se durcit et se cambre, ses muscles se bandent. Il se produit des contractions sur sa verge. Attendant trop, ces contractions se succèdent, de plus en plus en plus rapides, de plus en plus violentes et les trois dernières amènent à l'explosion terminale. A ce moment là, tout retrait est inutile, l'éjaculation ayant eu lieu. La bouche de la femme a reçu le jet de sperme. Pour l'homme, c'est un instant délicieux, étant parvenu à l'orgasme. Ce moment est d'autant plus luxurieux si la femme continue sa fellation jusqu'à ce que la verge tombe en flaccidité , flasque et molle. Mais si l'homme a pris comme précaution de caresser le périnée et la vulve et d'exciter le clitoris de sa partenaire, tout le temps de la fellation, se sentant proche de jouir, il se retire- et pénètre phalliquement le sexe de la femme. Il peut alors s'abandonner dans son vagin. S'il est égoïste, il se détachera après que ses bourses scrotales soient vidées, se retournant, allumant une cigarette, reprenant ses esprits. Mais, s'il est tendre, attentionné, il restera, sa verge continuant un léger mouvement de va et vient, toujours calée dans le fourreau vaginal, tant qu'elle gardera de sa raideur et de sa rondeur. Sa compagne appréciera cette délicatesse car, il est probable, si elle n'a pas pu atteindre l'orgasme, d'y parvenir, tant bien même d'accéder à une multi-orgasmicité. L'homme, lui, éprouvera autant de ^plaisir qu'il en aurait pu en connaître, si la fellation, après jouissance, s'était prolongée.
- Comment sais-tu toutes ces belles choses ?
- Je t'en ai entretenu... Faisant l'amour, la femme est, pour moi, une déité. Elle se doit d'être, à ce titre, honorée, tout comme on loue une déesse, avec la foi et la passion de l'acte que l'on commet.
- Dis moi... J'aimerais baiser avec toi. Accepterais-tu de me baiser ?
- Comment cela pourrait-il s'avérer possible en l'état actuel de la situation ? Nous sommes-nous déjà rencontrés ? Je te réponds par la négative. peut être suis-je un vieux monsieur bedonnant, rabougri, pas beau du tout ou un personnage affreux... ?
- Je ne te crois pas. Tu me dis des méchantes choses parce que tu n'as pas envie de moi...
- Je ne fais pas l'amour par procuration. Penses d'abord à me rencontrer, le temps des relations intimes, s'il doit exister, entre toi et moi, viendra, dans la normalité des choses, sans frapper à la porte, tout simplement. Je vis au jour le jour. Demain c'est un autre jour. Mardi en sera un autre et tu auras, peut être, changé d'avis, de nouvelles perspectives s'étant ouvertes à toi. Restons, si tu le veux bien, les pieds sur terre. Si tu veux me faire d'autres confidences, ne change pas de cheval et achève de vider ton sac à défaut de me vider les couilles.
- Tu es dur et cruel. Je nageais sur un nuage et tu me fais retomber brutalement. Tu as certainement raison. J'ai probablement tort. Mais tu m'as fait rêver. C'est si bon de rêver quand on est seule, la vie est si triste. Je peux te demander... ? Accepterais-tu que je te rappelle en milieu d'après-midi ? Le temps passe si vite... Si je ne me presse pas, je n'aurai pas mon déjeuner. J'ai passé commande chez le traiteur et il va bientôt baisser les rideaux, comme c'est dimanche... Je te promets que je t'entretiendrai de mon amie, de deux ou trois choses qui sont importantes et d'autres qui le sont beaucoup moins... Avant de te quitter, je tiens à te dire que tu es un ange. Malheureusement, je n'en suis pas un, les anges n'ayant pas de sexe. Et toi, heureusement pour moi et pour ma chatte, elle en est épanouie, tu en es doté d'un...»
Qu'avais-je donc osé faire pour avoir voulu l'engager à parler de sexe ? Elle est aussi intarissable, sur ce sujet, qu'elle l'est, en parlant d'elle, une femme respectable, respectueuse, sage et tempérée, sur tous les autres la concernant directement. Qu'en aurait-il été, m'étant seulement satisfait, pour l'avoir lancée dans l'évocation de son passé sexuel, de répondre à ses impertinentes questions, si, jouant du vice, j'avais glissé, incidemment dans la conversation déjà bien allumée, quelque interrogations oiseuses ? Serait-elle allée plus loin, dans son descriptif relationnel ? Si des doutes subsistaient, sur sa vraie personnalité, ceux-ci n'existent plus, étant tous tombés comme feuilles d'automne aux vents d'autan. Elle est réellement la femme telle que je l'avais pensé, une jouisseuse, peut être plus, une jouissive. Je sais, maintenant, où j'irais mettre mes pieds, pour ne pas dire tremper autre chose. Je ne dois rien enclencher au-delà de cette étroite perspective, les risques seront trop importants. Une fois enserré entre ses griffes, la laissant multiplier ses projets, la confortant en eux, il me sera ardu de parvenir à larguer les amarres, ayant perdu mes amers.
Quelque part, aussi, j'avoue m'engager dans une drôle de galère pour quelques heures de plaisir. J'ai accepté son rendez-vous, je ne m'en dédierai pas. L'occasion était belle, trop belle, de prendre du bon temps auprès d'une cannibale de l'amour, la réalité pouvant s'avérer totalement différente.
Après le sale coup, reçu de Michèle, j'avais besoin de m'exorciser, d'annihiler la déception qui en avait résulté et d'anéantir les mensonges, les vilenies et les calomnies qui se déversaient sur moi. Une femme, telle mon inconnue, arrivait à point nommé pour me changer les idées. Pour moi, c'était tout... Point à la ligne. Mais les donnes semblaient pipées. J'en ai toute conscience et le jeu pourrait tourner au vinaigre si je me laisse, inconsciemment, embarquer dans une aventure scabreuse aux multiples et libidineuses ramifications.
J'irai au rendez-vous, la question ne se posant plus mais averti, comme je viens de l'être, je la garderai à distance raisonnable, me satisfaisant d'une simple rencontre de bienséance, d'une commune prise de connaissance, m'interdisant d'épancher mes besoins physiques en la suivant dans son lit.
Comme elle n'aura pas plus conclure, restant sur sa faim, elle m'en proposera un second, dans les deux ou trois jours courants, accepté lui aussi. Au cours de celui-ci, je la gratifierai, beau joueur, de quelques avances sibyllines, de quoi lui monter l'eau au palais et la saveur à la bouche et, comme pour le premier, je m'en retournerai, le soir venant, rejoindre mes pénates. Après, il y aura lieu d'aviser de la tactique à employer et de fourbir les armes, sa porte s'ouvrant grand avec, en prime, un embarquement direct pour Cythère.
Mais ce n'est pas tout... Un long bout de chemin à parcourir m'attend. Ne suis-je pas garé aux portes mêmes de la citadelle de Mont Louis ? J'ai, dans toute sa longueur, la Cerdagne à traverser, la Vallée de Carol à remonter et la Principauté d'Andorre à arpenter, avant d'arriver à destination. Je n'ai aucun retard dans mon programme extensible et adaptable à tous impromptus.