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Par petitfilou dans Livres érotiques le 21 Juin 2011 à 10:58
Jour de salut.
Qui se cache derrière cette voix féminine, cette voix assurée, au timbre enjoué, m'appelant sur mon téléphone portable, en ce samedi matin, veille de Pâques, alors que, déambulant de par les rues d'un Soler sans âme, à la recherche de vestiges, signes d'un passé local affreusement mutilé pour cause d'aménagements environnementaux, inscrits en lignes budgétaires municipales, et tout autant proscrits, pour un temps faisant halte, face aux écoles maternelles affreusement vides, et, assis sur un vieux banc en fer, un banc à demi tordu, marques indélébiles de la vindicte destructrice d'une jeunesse en mal d'être, déboussolée, désespérée, dans la drogue et la bière tuant leur inactivité, leur détresse et leur violence, gratuité d'actes répréhensibles non répréhendés, l'insécurité grandissante entretenue pour raisons bassement politiciennes, casser pour casser, détruire pour détruire, saccager pour saccager, vrais mots d'ordre et cheval de bataille électoral ?
Qui est-elle donc cette femme mystagogue, cette inconnue au timbre de voix agréable, que je me suis permis de rappeler, m'ayant complaisamment accordé, avec une gentillesse contenue empreinte d'une facilité déconcertante, son adresse phonique cédée bien que celle-ci fut tenue au secret permanent ?
Elle est une mystérieuse déité et s'éternise, dans les méandres d'une présentation circonstancielle, d'une prise de connaissance, une amicale conversation, nos chemins, nos ondes s'étant croisées par l'entremise d'une agence vocale spécialisée, confidentielle et désintéressée, dans les rencontres entre particuliers.
Elle y avait déposé, désirant rompre sa solitude et... plus si entente, un message en recherche d'une âme sœur, un être d'exception, tout, comme elle, plongé dans la platitude d'une existence morne, vide de sentiments, expugnée de toute contenance humaine, un message, noyé dans le flot d'autres messages, que j'avais intercepté et récepté, peut être attiré par la voix, sa voix gorgée de douceur et de douleur, de tendresse et de chaleur, une voix lançant un appel au secours, une bouteille à la mer, au gré des vagues et des vents porteurs voguant et surfant dans les cieux éthérés, une honnête invitation emplie d'espérance, vers un homme respectable, capable de la comprendre, de lui plaire, de la séduire sans la corrompre ni la subordonner, de la charmer, de lui prendre la main et de la guider, dans le respect et la décence, dans la sincérité et la tolérance, sur les voies d'une relation franche, sans déguisement et sans artifice, tenant ses bases assises sur l'amitié, avant que ne soit introduite l'évocation d'une hypothétique relation sentimentale.
Elle est femme... Mais, femme, mon passé, son parcours chaotique, surplombant l'abîme et borné par des pierres d'achoppement, m'ayant trop marqué, mon cœur, dardé de flèches, ayant trop saigné, mes chairs étant frappées au fer rouge, en portant, pour des éternités, des karmas, les stigmates indélébiles, il n'est nul besoin, nulle nécessité, de lui laisser entrevoir et espérer toute évolution autre que l'amitié, et nulle autre chose que l'amitié, car je resterai sec de tout sentiment, notre relation, si elle s'élance sur de bons rails, ne se devant point se commuer en une liaison amoureuse génératrice de déceptions et de déchirements douloureux, tout cela se devant de transparaître dans la trame de la discussion , dans l'essence même du dialogue. Et, vrai, honnête, respectable, respectueux des autres, le lui dire et le lui avouer, est d'importance ! Qu'ainsi elle ne se bâtisse point de châteaux en Espagne ni ne rêve d'un nouvel Eldorado, ni ne dresse une luxurieuse carte de Tende, pincée qu'elle en est par l'aura de mes activités archéologiques, historiques et littéraires, sismologiques et vulcanologiques, activités banales et sans gloires, mon horizon étant fermé, volontairement fermé, hermétiquement fermé, un imposant cadenas incrochetable, une lourde chape de plomb, verrouillant la porte sans abattants et sans pêne de mon cœur.
Qui se cache, malignement mystérieuse, derrière cette voix harmonieuse, sensuelle, gourmande de vie, tout dans ses propos posés, sereins, gorgés de dignité, de noblesse, de gravité, de retenue et de résolutions, des propos apaisants, raisonnés, chargés d'humilité, de déférence, de soumission, de bienveillance et de longanimité, révélant, en filigrane, l'existence troublante et ensorcelante, par cette femme, habilement escamotée ou naturellement désaffectée, d'une double personnalité, vierge chaste et vierge folle ?
Qui est-elle donc, cette femme énigmatique et étrange que je ne saurais imaginer un seul instant ? Mariée, piètre épouse, pleutre compagne sans cesse se plaignant, pleurnichant, larmoyant, gémissant, hypocondriaque, incapable d'accorder, à son conjoint, le minimum sexuel vital pour que son couple malade, unijambiste et, de fait, bancal, ne se sclérose, ne s'effiloche et ne se déchire ? Un jour divorcée, allumeuse, amante survoltée, quémandant beaucoup et, en échange, donnant peu, toujours insatisfaite, l'homme, et par lui la femme, étant, par nature, personnel, ne se préoccupant que de la réalisation parfaite de ses désirs et de ses envies les plus folles, les plus fantasques, les plus extravagantes, multipliant les rencontres et les aventures, en quête d'un étalon apte à la repaître et se complaisant dans une relation unilatérale ? Un jour vivant en concubinage auprès d'un homme impuissant, comblant alors ses manques et ses frustrations par des succédanés ou des ersatz, des films érotiques, voire « série X », des livres ou des revues ou tous autres semblables, coquins, des heures lubriques qu'elle accompagnait de caresses et de masturbations au rythme des images perçues imprégnant et libérant sa libido ?
Elle est l'être, femme, dans toute sa débauche, personnalisation d'une déité corporelle qu'aucun ne saurait connaître mais, au fond de lui-même, que tous nourriraient l'espoir secret de la tenir nue dans leurs bras, de l'affranchir de leurs préceptes égoïstes et de s'abandonner aux mains malicieuses, de toute évidence expertes, de cette égérie déchaînée qu'ainsi, parvenue à son paroxysme, ils puissent laisser exploser leur sexe dans un spectacle pyrotechnique, féerique, sulfureux et jouissif.
Elle est énigme, point d'interrogation.
Et je rêve. Et je plane. Mon esprit s'évade. Mon subconscient s'emporte en lévitation transcendantale. Je fantasme. Je suis loin, très loin, évaporé et évanescent, traversant des univers incandescents et, dans l'immensité, transposant, par translation et translittération, la quête du Graal.
Elle, elle est là, quelque part, partout et nulle part, et là où elle n'est pas, scotchée à son combiné, téléphonique, parfaisant sa dialectique, enluminant sa féminité, en fait, telle un bonimenteur, faisant l'article, désireuse de se vendre ou, plus prosaïque, de se caser, sa solitude la transfigurant et son état de manque survoltant ses neurones sensuels, licencieux, concupiscents et épicuriens, sublimés, ayant atteints le point de non retour.
Est-elle dotée d'une beauté physique à faire pâlir de jalousie ? Ou est-elle d'une beauté quelconque ? Possède-t-elle une beauté intérieure digne de la grâce que le timbre doucereux de sa voix frelatée distille à grands flots maniérés ? Est-elle du style mannequin, star de cinéma ? Où, l'âge s'y prêtant, s'en trouve-t-elle enrobée ?
Elle est, et nulle qu'elle ne lui ressemble ! Elle est, cela suffit. Du reste, je ne saurai lui en demander autre ni de trop, sa parole étant assez explicite, aussi la suivre dans ses dires me renseigne sur sa suffisante personnalité controuvée et redondante, sans qu'il n'en soit nécessité absolue de l'approfondir par des questions subalternes, superflues, oiseuses et inanes.
Au demeurant, elle, elle ne se prive pas de me sonder, appâtée et séduite par les activités que j'exerce, des activités communes et conventionnelles ne revêtant d'envergure que pour une catégorie de profanes obnubilés par l'aura soporifique qui s'en dégage, les avantages fallacieux qui peuvent en découler ou qu'ils peuvent en espérer tirer, une aura illusoire qui flatte leur égoïsme, tout, en cela, m'apportant confirmation, la fortifiant et la renforçant, irréfragable et irrémissible, d'une notabilité spirituelle perverse, pervertie, discutable et contestable.
Des flots de questions, et à toutes quémandant et implorant réponse, désirant toujours en savoir plus et plus encore, comme si, pour elle, ces activités archéologiques, historiques et littéraires, sismologiques et vulcanologiques, sont des sésames, des faire-valoir, me submergent. Par son enjouement, son intérêt aimable, ses intempestives manifestations d'une joie jubilatoire, je subodore qu'elle se réjouit et que, quelque part, dans son corps jouissif et jouisseur, sa féminité intime, intérieure et profonde, se liquéfie, humectant ses fibres vaginales et vulvaires outrepassées et révulsées, d'une liquoreuse sécrétion clitoridienne. Il est évident que, pour elle, professionnellement, je suis un personnage, un notable, une notabilité, ma situation sociale, à ses vues si particulières, déterminant d'une représentativité, voire une célébrité, ayant un jour, à cause d'une frontière, un interview complaisamment accordé à un quotidien,, défrayant la chronique et faisant tousser les milieux politiciens et gouvernementaux. Aussi, et il n'en fait aucun doute, il lui serait de bon ton de pouvoir me côtoyer, se montrer à mes côtés et parader en ma présence.
Et savoir... ! Il n'y a que cette perspective qui l'obnubile ! Savoir... ! Désir vital, pour mieux fourbir ses armes si je venais à accepter de la rencontrer, pour mieux parvenir à m'accrocher, à me ferrer, si la rencontre se déroulait effectivement, et à me prendre dans ses filets, quitte à, mentalement, se prostituer pour me conserver précieusement, elle s'en sentant revalorisée, quelques temps auprès d'elle, le temps d'ourdir d'autres stratagèmes et de coordonner d'autres stratégies, toutes choses primordiales, en fonction de mon comportement et de ma manière d'être ou d'exister, dans une conjoncture adéquate qu'elle déterminerait, le tout s'ordonnançant, vraie louve ne s'embarrassant, trop éprise de luxure, ni de préjugés ni d'apparat, fatalement autour d'un point stratégique, son sexe, non le premier jour, ni même le second, se voulant montrer, à son avantage, femme du monde, consciente d'avoir amené, comme elle l'avait manigancé, l'homme à ramper, au devant d'elle, pur obtenir ses faveurs et, par cela, obtenu, avoir le sentiment qu'elle le possède, qu'elle le domine et qu'elle le tient à sa botte, savants calculs et preuves intrinsèques de sa basse moralité.
Qui se cache derrière cette voix mielleuse, intrigante, prête à tout pour parvenir à ses fins libidineuses ? Ses plans sont trop bien arrêtés pour ne point les deviner, en elle la supercherie et le traquenard.
Elle interprète un rôle. Elle serait bonne actrice au théâtre et dans le septième art. Elle surfe sur la sincérité. Elle se veut convaincante et elle s'en donne les moyens. Elle tend sa toile d'araignée parsemée de clinquants, de douceurs, de brillances, de détresses, de luminescences et de désespoirs. Elle déroule la tragédie de son existence, une vie de femme assombrie par les coups d'un destin servile, des déchirures, des plaies et des larmes, l'absence d'un enfant, son impossibilité à devenir mère, à donner vie à un être de chair, bourreau de son union maritale et de ses relations sentimentales. Et la solitude, maître despotique de son présent, la déprime, elle qui a tant à donner, à offrir, à léguer et à proposer, se refusant à recevoir, en échange, et s'interdisant toute demande de compensation, en contre-partie, ce qui la désobligerait.
Je prête un intérêt circonspect, circonstancié et clairvoyant à ses dires et, désireux d'en savoir plus sur elle, de connaître ses fondements, j'ai même décidé de rentrer dans son jeu, lui faisant croire que tout ce dont elle s'exprime et m'abreuve, me captive et me passionne, qu'elle mérite honnêtement que quelqu'un l'écoute, la comprenne et, pourquoi pas, lui fasse honneur de sa présence, partageant ses plaisirs et son amitié, et, si entente..., entame, avec elle, une relation mondaine, tout en la laissant causer qu'enfin elle s'embarrasse dans ses propos et se confonde, qu'ainsi, prise dans ses propres filets, ayant, au préalable, usé de sa concupiscence et de ses frivolités, de chaudes et sensuelles nuitées, elle soit obligée de reprendre ses chères études, de jeter son dévolu, lui ayant signifié son congé, sur des poissons moins avisés et plus crédules.
J'ai toute ma conscience. Je joue un jeu dangereux. Je me dois de faire preuve de discernement, de lucidité, de perspicacité, de sagacité et d'intelligence; d'agir en toute pénétration et finesse; de garder un esprit un esprit subtil, éclairé, pour saisir les rapports les plus éloignés de ses paroles, de ses actes et de son comportement; en fait, je suis tenu de penser en toute clairvoyance sous peine de chute, de déconvenue et de discrédit, tout homme averti d'un danger imminent en valant deux, et, avec un spécimen de son acabit, l'exercice s'avère délicat et périlleux, d'autant qu'une certaine moralité et une scabrosité malsaine, anime mon âme, en la circonstance une âme peu généreuse, tentée par le désir qu'elle pourrait retirer d'un tel contact affriolant.
Qui est-elle ? Est-il nécessaire, pour moi, de le savoir réellement ?
Je ne m'en cache pas ! Je m'étais lancé, par défit et par dépit, dans les circonvolutions méandreuses d'une boite vocale spécialisée dans les rencontres entre particuliers en quête d'une aventure à connotation sensuelle et sexuelle.
Je venais d'être trahi, misérablement abandonné et répudié par une femme sotte ayant prêté foi à des mensonges éhontés, à des vilenies et à des calomnies. Je lui avais tout donné et, déposant même des plaintes mensongères près la gendarmerie, ainsi sont les oies blanches aux âmes noires, elle avait tout brisé.
Aujourd'hui, plus rien ne m'importe autre que de jouir de la vie.
Et cette voix, me parvenant de nulle part, qu'elle soit résidente d'Amélie les bains, comme elle se plaît à le dire, ou de tout autre lieu du Vallespir; qu'elle annonce ses cinquante ans et sa résidence dans les environs de Perpignan, dans son première message de présentation; ou ses cinquante huit ans et sa résidence en région du Vallespir, dans un troisième; qu'elle s'identifie à une Mireille provençale ou à tout autre prénom usuel; que ce prénom soit son prénom de baptême ou un pseudonyme; son adresse téléphonique se dissimulant sous le secret permanent; cette voix s'accrochant, avec la force du désespoir, à ma personne, m'offre une occasion rêvée de satisfaire mes propres besoins sexuellement vitaux.
Je ne ferai rien pour la dissuader, mes activités la subjuguant, la transportant dans un univers utopique, la poussant, le désir de luxure la translatant dans des sphères surfaites, dans une drague forcenée, lui inculquant la lubrique volonté de m'attacher, elle est une piètre colombine évoluant, guindée, dans le cadre exigu d'un théâtre de marionnettes de bas quartier pour avoir été déchue, par un arlequin impuissant, du monumental, incommensurable et voluptueux théâtre de la commédia dell'arte.
En théorie, acceptant de lui accorder un rendez-vous, lui ayant, malicieusement et astucieusement suggéré qu'une rencontre était possible, hors le week-end de Pâques, que, par mes activités, je pouvais facilement me libérer et, par là, lui octroyer quelques moments, deux ou trois heures sans plus et sans incidence sur mes rendements, afin de faire plus ample connaissance et de nous permettre de nous découvrir physiquement, la partie étant bien engagée.
Seulement, je me devais de prêter garde à ne point trop lâcher du lest, à lui laisser le champ libre, et, agissant de la sorte, je la prendrais à son propre jeu.
Ainsi, certaine de son fait, elle croira m'avoir amené à initier cette première entrevue et elle nourrira l'impression fausse de gérer la situation, d'être parvenue, par sa tromperie, à me persuader qu'elle est une personne intéressante, digne de ma considération et de mes attentions, et, enfin qu'elle est maîtresse du devenir d'une liaison qui s'annoncerait, pour elle, sous les meilleurs auspices, ayant obtenu, dans un premier temps, ce qu'elle espérait, m'appâter et m'enchaîner à ses désirs.
Quelle femme se cache derrière cette voix pérorante ? Tout au long de notre discussion, de notre dialogue téléphonique, je me suis évertué à lui offrir une facile victoire, une première étape dans une relation qui ne fait aucun doute sur sa véracité et sur sa teneur. Pour elle, je suis un bon parti.
Je n'ai nul besoin de déployer une attaque d'envergure pour la conquérir. Elle est déjà conquise d'avance.
Elle marinera, tirant des plans sur la comète, jusqu'au moment de notre rencontre, sous trois jours. Elle aura l'heur de mener la danse, ayant volontairement pipé les dés, mais, averti dans la manière dont elle plantera les jalons, à l'heure où je le déciderai, je me glisserai dans ses draps, après avoir piqué quelques banderilles pernicieuses, juste de quoi la faire craquer et fondre d'un désir pressant.
Je sais, je vais me comporter en profiteur.
L'occasion est trop belle et l'ignorer serait faire preuve d'ingratitude envers cette femme louant les vertus d'Éros et m'ayant, par anticipation et par procuration, vendu son corps. Devrais-je lancer un regard sur mon passé ?
Si j'en étais tenté, me sentant mal à l'aise, je m'apercevrais que les femmes, toutes de bonne moralité apparente, que j'ai, à ce jour, connues, toutes, sans exception aucune, ont abusé de mes sollicitudes et, après s'être bien servies sur ma personne et sur mon portefeuille, pas une n'a hésité à me répudier.
Aujourd'hui, il en est une qui est demanderesse de plaisirs, ne me réclamant rien, à prime abord, pour contre-partie à son futur abandon sexuel, pourquoi m'embarrasserai-je de préjugés, prenant une sage décision, à cueillir ce fruit déjà mûr ? Je sais: Je transgresserai les lois universelles mais n'est-ce pas, par certains desseins humainement justifiés, lui rendre, momentanément, service, elle si engourmandie de chairs et d'étreintes ?
Je suis aussi un homme. Et comme elle s'est galamment offerte âme satisfaire charnellement, je lui en suis gré qu'ainsi elle se propose, consentante avant toute demande expresse de mon alter égo, d'égayer ma solitude, l'enluminant de futurs rapports sexuels riches de caresses, d'attouchements et de plaisirs érotiques.
Après, évitant de me retrouver enchaîné et prisonnier, la tête froide, j'aviserai et je briserai le charme. Je réintégrerai la liberté et les mœurs moins dissolus. Elle, reprenant sa vie, repartira en quête, quelque part dans son cœur une pointe de déception qu'elle saura vite effacer, l'appel de la chair étant plus plus fort, plus attrayant et plus jubilatoire.
« Aléa jacta est !...» Le sort en est jeté, paroles fameuses que prononça, avant de franchir le Rubicond, César, parce qu'une loi ordonnait, à tout général, pénétrant en Italie, par le Nord, avant de passer ce fleuve, de licencier ses troupes, et, comme lui, je transgresse la loi mais je n'ai ni sa gloire ni sa aura.
Cette phrase sibylline s'emploie, par principe, quand un homme prend, après avoir hésité, une décision hardie et importante. Contrairement à l'adage, ma décision n'est que libidineuse et bassement matérielle. J'ai une opportunité et je la saisis. Point à la ligne. Et tout est bien, tout est en état, je peux aller de l'avant, tout droit, « All right ! »